On dit souvent que l’imitation est la plus haute forme d’admiration. On peut donc imaginer que Park Chan-wook est un grand admirateur d’Alfred Hitchcock. En effet, Stoker est un hommage évident au maître du suspense. Mais la grande force de ce film est d’avoir su moderniser sans jamais trahir l’esprit original. Bref un film que n’aurait pas pu réaliser l’auteur de Psychose à son époque, mais qu’il aurait pu tout à fait réaliser aujourd’hui.
Stoker est donc un mélange de vrai suspense et une plongée dans les aspects les plus malsains des pulsions humaines. On est traversé par un certain malaise pendant tout le film, sentant dès les premières secondes que de terribles choses se cachent sous le vernis de cette famille à première vue bien policée. Le scénario a le mérite de ne pas entretenir un faux suspense de ce point de vue là. Par contre, on ne devinera pas facilement où tout cela va nous mener, même si certains rebondissements en chemin sont un peu plus prévisibles.
Park Chan-wook apporte une élégance visuelle tout asiatique, tout en conservant une sobriété que n’aurait pas renier Alfred Hitchcock. Comme lui, il arrive à transformer les lieux, les objets, des gestes a priori anodins en vecteur d’une vraie inquiétude, voire une véritable menace. Bref, un suspense subtil et parfois dérangeant, qui nous change des grosses ficelles habituelles du genre. Ceci est parfaitement incarné dans le jeu de Matthew Goode, aussi séducteur qu’inquiétant. Par contre, Nicole Kidman devrait penser à arrêter de maigrir parce que là pour le coup, ça devient également mais involontairement inquiétant.
LA NOTE : 13/20