THE BAY : L’important, c’est ce qu’on ne voit pas !

thebayaffichePendant longtemps les films de genre, notamment les films d’horreur, ayant toujours toujours des budgets particulièrement limités, nous offraient de vrais trésors de créativité et d’imagination pour compenser le manque de moyens et arriver à créer suspense et effroi à partir de pas grand chose : une ambiance, une musique, une armoire qui grince… Puis suite aux succès de nombreux films tournés avec pas grand chose, des producteurs plus fortunés s’y sont mis et on a vu arriver beaucoup de films misant sur une surenchère d’hémoglobine, à l’image de la série des Saw. On a également eu droit à tout un tas de remake de grands classiques, soit disant plus modernes et plus spectaculaires, mais qui se sont généralement révélés être surtout dénués d’intérêt. Heureusement, il existe encore de vrais cinéastes pour s’attaquer au genre avec tout leur talent, sans forcément rentrer dans cette logique, comme Barry Levinson qui nous offre cet excellent The Bay.

The Bay nous fait revivre le cauchemar d’une petite ville des Etats-Unis qui a vu sa population décimée en un peu plus de douze heures par un mal mystérieux venus des eaux polluées alentours. Il prend la forme d’une sorte de faux reportage, monté à partir de différentes sources de films amateurs et celui d’une équipe de journaliste venue filmer les festivité de la Fête Nationale. Si l’idée de base est un peu éculée, les géniaux Cloverfield ou Rec utilisant déjà ce principe, la multiplicité des sources permet d’échapper à la monotonie, de permettre des ellipses non artificielles (du genre, attends je recharge ma caméra) et surtout évite l’effet un peu vomitif de la caméra qui bouge pendant une heure et demi.

thebayMais le grand mérite de The Bay est d’échapper à la surenchère visuelle. On ne voit quasiment rien, à part dans le dernier quart d’heure nettement plus gore. Mais cela n’empêche nullement la tension de monter rapidement, bien au contraire. Ne pas voir le mal le rend d’autant plus inquiétant et mystérieux. Ce principe de base, pour ne pas dire basique, est souvent oublié, mais c’est nullement le cas ici. Du coup, le film fonctionne à la perfection, même si on peut trouver l’exercice un peu vain, malgré le discours assez écolo. On est plus mal à l’aise qu’on a vraiment peur, mais en tout cas le résultat ne laisse pas indifférent. A l’image de Sam Raimi (depuis qu’il a accès à des budgets dignes de son talent), Barry Levinson arrive à conserver tout le charme des films d’horreur d’antant, tout en y ajoutant son vrai talent de cinéaste.

LA NOTE : 12,5/20

Fiche technique :
Réalisation : Barry Levinson
Scénario : Michael Wallach
Direction artistique : Stan FlintDécors : Lee Bonner
Costumes : Emmie HolmesPhotographie : Josh NussbaumSon : Mariusz Glabinski
Montage : Aaron Yanes
Musique : Marcelo Zarvos
Production : Jason Blum et Steven Schneider
Durée : 84 minutes

Casting :
Kether Donohue : Donna Thompson
Will Rogers : Alex
Kristen Connolly : Stephanie
Frank Deal : le maire John Stockman
Stephen Kunken : Dr Jack Abrams
Christopher Denham (V. F. : Anatole de Bodinat) : Sam
Nansi Aluka : Jacqueline
Robert C. Treveiler : Dr Williams
Andy Stahl : le shérif Lee Roberts
Anthony Reynolds : Steve Slatterry
Rick Benjamin : Bernie
Jonathan Maverick : Georges Nouri
Jody Thompson : l’officier Paul
Michael Beasley : l’officier Jimson

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