Voilà 5 ans que l’on attendait le retour de Guillermo Del Toro depuis Hellboy 2. Un des rares réalisateurs de films fantastiques estampillés « artiste » par les critiques et les intellectuels de tout poil. Il nous revient donc avec Pacific Rim, un film hommage à de nombreuses productions japonaises et américaines des années 60, où l’on voit se battre au cours de batailles épiques des robots géants contre des monstres de la taille d’un immeuble. Une idée de base totalement régressive, mais parfaitement assumée.
Pacific Rim souffre malheureusement d’un défaut rédhibitoire, à savoir le manque total, mais alors total, de charisme des personnages. A part deux scientifiques un peu rigolos, ils ne présentent aucun intérêt, ne font naître aucun attachement chez le spectateur, tant ils sont d’une platitude désespérante. Le pire est que les deux pilotes dont la rivalité constitue un axe important du scénario se ressemble à tout point de vue, y compris la coupe de cheveux, démontrant le manque total d’idées à ce niveau. Du coup, on se contrefout de ce qu’il leur arrive, le film ne dégage pas la moindre étincelle d’émotion et au final, on trouve les passages entre deux combats bien longuets. A côté de ça, l’abus de verbiage scientifique ridicule paraît un défaut totalement mineur !
Cependant, il faut reconnaître que Pacific Rim offre des scènes d’actions incroyablement spectaculaires. Alors qu’on croyait avoir tout vu, tout inventé à ce niveau, il reste encore visiblement de la place pour la créativité. Et surtout, on sent bien qu’il n’y a pas n’importe qui derrière la caméra. Guillermo Del Toro ne se sent pas obligé de nous offrir à la chaîne des plans de moins d’une demi-seconde qui font mal à la tête, sous prétexte que cela fait hyper moderne. On est vraiment face à un long métrage, pas un clip vidéo amélioré. Cela permet de mesurer toute la différence avec la série des Transformers, réalisée par Michael Bay, qui lui est plus proche d’un peintre en bâtiment que de Monet.
Au final, Pacific Rim nous propose de vraiment moments particulièrement jouissifs, mais noyés dans trop de médiocrité scénaristique pour qu’on puisse les apprécier sans réserve.
LA NOTE : 11/20
Fiche technique :
Production : Legendary pictures, DDY
Distribution : Warner Bros. France
Réalisation : Guillermo del Toro
Scénario : Guillermo del Toro, Travis Beacham
Montage : Peter Amundson, John Gilroy
Photo : Guillermo Navarro
Décors : Andrew Nescoromny, Carol Spier
Musique : Ramin Djawadi
Durée : 131 mn
Casting :
Rob Kazinsky : Chuck Hansen
Charlie Day : Dr Newton Geiszler
Ron Perlman : Hannibal Chau
Rinko Kikuchi : Mako Mori
Idris Elba : Stacker Pentecost
Charlie Hunnam : Raleigh Becket
Max Martini : Herc Hansen