Ah l’Amérique, ces gratte-ciels, Hollywood, le rêve américain, les paillettes… Et puis l’Amérique profonde, très profonde, très très très très très très profonde et qui fait un peu peur quand même. Chaque année, un film nous plonge dans cet univers pour un résultat généralement convaincant : Winter’s Bone en 2012, Mud en 2013 et donc les Brasiers de la Colère en 2014. Avec cette fois-ci, un casting d’enfer !
Petite parenthèse (mais celle-là, je l’ouvre quand même régulièrement…) sur le côté complètement crétin du titre. En effet, le titre original est Out of the Furnace… Le mot furnace, désignant un haut fourneau, élément important de l’histoire. Mais je ne vois pas du tout ce que viennent faire les mots brasiers et colère ici… Ce n’est même pas une mauvaise traduction d’un jeu de mot, c’est juste du grand n’importe quoi. Bref, si le film présente un vrai fond social, n’attendez nulle révolte ici, mais au contraire beaucoup de résignation.
Si le fond de l’histoire des Brasiers de la Colère n’est pas tout à fait à la hauteur des deux films cités plus haut, la distribution est assez magistrale. Woody Harrelson, Christian Bale, Casey Affleck, Forest Whitaker, Willem Defoe, Sam Shepard… Bref, du très très lourd ! On pardonnera donc un scénario au fond pas si surprenant pour succomber à cette galerie de personnages aussi hauts en couleur qu’inquiétants. Au moins le film n’est pas moralisateur, mais nous plonge au cœur d’une misère sociale assez absolue, au pays de la réussite et de l’argent qui sourit aux méritants. On découvre surtout un monde violent où la misère vous colle à la peau et vous ramène à elle malgré tous vos efforts pour lui échapper.
Les Brasiers de la Colère n’est peut-être pas tout à fait le film coup de poing qu’il aurait pu être, mais au moins nous rappelle-t-il quelques réalités rarement visibles à Hollywood.
LA NOTE : 13/20
Production : Appian Way, Energy Entertainment, Red Granite Pictures, Relativity Media, Scott Free Productions
Christian Bale : Russell Baze