Lorsque j’ai vu la bande-annonce d’Ida, film polonais en noir et blanc, parlant d’une nonne orpheline, je me suis dit que je n’irai sûrement pas voir ce film sous peine de devoir acheter des anti-dépresseurs à la pelle en sortant. Mais, si dans la vie j’ai parfois un peu de mal à admettre que j’ai eu tort, en matière de cinéma, il m’arrive de revenir sur mes décisions. J’ai donc fini par me laisser convaincre par les critiques très élogieuses et je ne le regrette pas.
Déjà parce que Ida n’est pas aussi sinistre que la bande-annonce le laissait penser. Certes, on ne se bidonne pas toutes les deux minutes et on n’en ressort pas vraiment le cœur léger et plein d’entrain. Cependant, le film est aussi parfois parcouru par quelques ondes positives qui participent largement à donner de l’épaisseur au personnage et à faire naître un grand attachement chez le spectateur. On est forcément touché par cette femme qui n’a rien connu qu’un isolement austère et qui se confronte au monde pour en savoir plus sur ses origines.
La réalisation en noir et blanc est d’une sobre élégance. Le procédé n’est pas le plus original qui soit et l’utiliser fait un peu « je veux faire film d’auteur, mais je n’ai pas d’imagination ». Mais il colle très bien avec l’ambiance générale d’Ida et Pawel Pawlikowski fait preuve d’une réelle maîtrise esthétique. Cependant, malgré toutes ces qualités, il n’arrive pas toujours à rendre son film totalement passionnant, même s’il réserve quelques moments de grâce et nous touche assez pour nous permettre de vivre une belle rencontre.
LA NOTE : 12,5/20
Production : Opus Film
Agata Kulesza : Wanda