Dans la série des réalisateurs qui ont un style bien à eux, après Jim Jarmush, je voudrais Wes Anderson. Si les deux réalisateurs sont parmi les plus fameux du cinéma indépendant américain, leur style pourrait être difficilement plus opposés. Si le premier nous livre des films sombres et lents, le second nous offre généralement des œuvres frénétiques et joyeuses. C’est une nouvelle fois le cas avec The Grand Budapest Hotel.
Si on reconnaît la qualité d’un cinéaste au prestige du casting qu’il est capable de rassembler devant la caméra, alors Wes Anderson est un des plus grand réalisateur de notre époque. Mais on peut imaginer que tourner dans un film comme The Grand Budapest Hotel constitue une expérience particulièrement stimulante pour un comédien car les acteurs s’amusent devant la caméra, cela se sent et cela est relativement communicatif. Le petit grain de folie de Wes Anderson semble atteindre toute la distribution, qui s’en donne à cœur joie pour faire vivre cette histoire pleine d’imagination, de fantaisie, d’enthousiasme et d’humour.
Mais voilà… parce qu’il y a un mais… on est tenté de faire la comparaison avec Moonrise Kingdom, son précédent film qui avait rencontré un immense succès. Et il faut bien avouer que The Grand Budapest Hotel est moins drôle, moins enthousiasmant, moins fantaisiste et moins imaginatif que son prédécesseur, malgré beaucoup de similitudes stylistiques. C’est évidemment toujours un peu injuste de juger un film en le comparant à un autre, mais il est difficile d’y échapper dans le cas présent. La différence ce situe peut-être un dans un ton un peu plus sérieux, quand Moonrise Kingdom assumait pleinement son aspect enfantin. Du coup, la mayonnaise prend un tout petit peu moins bien, mais reste néanmoins savoureuse.
LA NOTE : 12,5/20
Production : American Empirical Pictures, , Fox Searchlight Pictures, Indian Paintbrush, Studio Babelsberg