Lorsque le cinéma nous plonge au cœur de l’Amérique profonde, très profonde, c’est le plus souvent pour nous mettre en avant sa violence et la misère dont elle se nourrit. C’était le cas avec Les Brasiers de la Colère il y a quelques semaines ou Mud l’année dernière. Beaucoup plus rares sont les films qui portent sur cette « autre Amérique » un regard tendre, mais sans rien taire des travers de ce monde parfois cruel. C’est pourtant bien le cas de Nebraska, petit perle du cinéma indépendant qui a ravi nos écrans en ce printemps.
Nebraska rappelle par certains côtés Little Miss Sunshine. Déjà parce que c’est un film sur la famille, qui nous montre que c’est quelque chose de formidable… mais justement quand elle ne ressemble pas aux clichés qu’essayent de nous vendre le cinéma hollywoodien à longueur de temps. C’est un film aussi sur le droit d’être différent, ou plutôt un peu décalé, un peu excentrique. Parce que ceux qui semblent se couler sans problème dans le moule se révèlent en fait souvent être des connards finis insupportables, dont le film nous présente une belle brochette. L’histoire traite largement du rapport à l’argent et montre parfaitement comment il peut rendre beaucoup d’être humains aussi hypocrites que sans scrupules, ni fierté.
Enfin, Nebraska est surtout parfois très drôle. Peut-être pas autant que Little Miss Sunshine (c’est ce qui sépare le chef d’œuvre du film très réussi). On est dans un comique avant tout situationnel, on rit rarement aux éclats, mais on en ressort le sourire aux lèvres et le cœur léger, grâce à une dernière scène savoureuse et qui conclue parfaitement ce film en tout point réjouissant.
LA NOTE : 14,5/20
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