Un des premiers grands romans d’aventure de l’histoire fut la Bible. En tout cas l’Ancien Testament, où on retrouve des meurtres, des batailles, des combats, de la trahison, des catastrophes naturelles de grande ampleur, quand le Nouveau comporte quand même nettement moins d’action. Il est donc tentant de piocher dedans pour nous proposer des grands films comme les Dix Commandements. Par contre, vous vous exposez à la colère de quelques fanatiques qui auront vite fait de trouver votre film blasphématoire. Noé n’a ainsi pas échappé à la polémique. Par contre, pas sûr qu’il ait la même postérité que le chef d’œuvre de Cécil B. DeMille.
Darren Aronofsky est un vrai génie du cinéma. Mais un génie intermittent. Noé, comme tous ses films, propose quelques fulgurances de cinéma à l’état pur, qui vous cloue à votre fauteuil. Il propose aussi malheureusement beaucoup de moments qui prêtent à sourire. Quelques éclats de rire fusent même parfois dans la salle, alors que l’intention du réalisateur n’était clairement pas celle-ci. On est parfois dans un ridicule aussi profond que la beauté de certains passages. Le tout donne un résultat contrasté, dont le mauvais côté vient largement gâcher le bon.
Pourtant, le scénario de Noé est plutôt bien foutu. Ou disons qu’il évite beaucoup des pièges dans lesquels il aurait pu facilement tomber. Déjà, il parle beaucoup plus du rapport entre l’homme et sa planète que du rapport entre l’homme et Dieu. Le message clairement écolo passe plutôt bien et se révèle beaucoup moins lourdingue que ce que l’on pouvait craindre. Bon là aussi, le film nous arrache quelque sourires involontaire, mais au foins évite-t-on le naufrage.
Au final, Noé n’est pas un film complètement raté. Mais Darren Aronofsky a trop de génie en lui pour que l’on se satisfasse d’un résultat alternant à ce point le meilleur et le pire.
LA NOTE : 11/20
Russell Crowe : Noé