Bon pour ceux qui liraient cette critique et qui envisageraient de vraiment aller voir Dans la Cour, dites-vous simplement que c’est très bien et allez-y. Parce que je vais parler largement de l’histoire et surtout de la fin, donc je ne voudrais pas gâcher de trop surprise et plaisir. Pour les autres, vous pouvez écouter mon propos… enfin le lire pour être plus exact…
Pendant une bonne partie de Dans la Cour, on se dit que l’on est devant un de ces très nombreux films nous racontant l’histoire de deux paumés qui arrivent à se soutenir mutuellement pour s’en sortir. Ca peut donner de très bons films, type Happiness Therapy, mais on sait bien que ce n’est pas comme ça que les choses se passent dans la vie. Il faut être généralement soi-même extrêmement solide pour tirer quelqu’un vers le haut et deux personnes en détresse s’entraînent généralement mutuellement vers le fond.
La grande force de Dans la Cour est donc de nous amener vers une conclusion et un dénouement qui ne sont pas ceux que l’on attend et, vous l’aurez compris, se révèlent beaucoup plus dramatiques. Bon, je ne pousserai pas le bouchon jusqu’à vous dire en quoi il consiste exactement. Et comme souvent, une fin réussie jette une lumière encore plus favorable sur le propos qui avait précédé, qui était ici déjà touchant et intéressant. On se retrouve donc devant un mélange très réussi d’optimisme et de drame, de poésie humaniste et de réalisme.
Enfin, Dans la Cour, c’est aussi un formidable duo d’acteurs. Catherine Deneuve n’a jamais figuré parmi les idoles. Mais sa performance nous permet de mesurer ce petite je ne sais quoi qui sépare les bons comédiens des grands comédiens. La grande star de ce film reste cependant Gustave Kervern dont on peut regretter amèrement que le cinéma français ait pour l’instant utilisé son talent avec autant de parcimonie.
LA NOTE : 14/20
Production : Les films Pelléas, France 2 Cinéma, Delta Cinéma, Tovo Films
Catherine Deneuve : Mathilde