LA LIGNE DE FRONT

europeennes2014Si les résultats des dernières élections municipales avaient engendré moult commentaires, ceux des européennes font pleuvoir les analyses, depuis le journal le plus sérieux, jusqu’au café du commerce. Un intérêt pour les résultats qui semblent inversement proportionnel à celui que nos concitoyens ont porté à la campagne. Il faut dire qu’on a assisté concours de formules apocalyptiques, (tempête, séisme…) pour décrire ce qui s’est passé le 25 mai.

Pourtant, ce résultat n’avait rien d’une surprise. A quelques arrondis près, il est conforme à ce que tous les sondages annonçaient, avec une dynamique très favorable au FN sur les derniers jours. Cela n’a pas empêché tout le monde d’avoir totalement l’air étonné et abasourdi. Fermer les yeux alors qu’on va droit dans le mur constitue une généralement très mauvaise façon d’éviter le choc. C’est même le meilleur moyen pour le rendre inéluctable. Et c’est bien ce que s’évertue à faire la classe politique depuis longtemps !

S’il y a une grande leçon à tirer définitivement de ce scrutin, c’est que le vote FN est désormais un vote qui dépasse de très loin le clivage gauche/droite. On le sait depuis longtemps, mais c’est très dur à accepter à gauche. Il faut voir comment le PS et le Front de Gauche construisent leur discours pour s’opposer à Marine Le Pen pour comprendre à quel point ils refusent cette réalité. Comment expliquer autrement que la liste PS ait fait plus à Viroflay, ville pourtant très à droite mais où le FN fait toujours des scores faibles, un résultat meilleur qu’au niveau national ? Quelque chose a vraiment changé à ce niveau-là et il est temps d’en tirer les conséquences.

Les résultats de Viroflay montrent aussi à quel point le vote FN se nourrit des problèmes rencontrés par la population. Démontrer que les solutions qu’ils proposent sont inefficaces est un coup d’épée dans l’eau. Car aux yeux de ceux qui leur apportent leurs suffrages,elles n’ont d’autre mérite que d’être différentes que celles proposées par des partis dit de gouvernement, qui se sont montrés incapables de réduire durablement le chômage, la précarité, le mal-logement et les inégalités dans notre pays.

Il n’y a donc qu’un seul moyen pour faire refluer le Front National : faire entrer dans notre pays dans une dynamique positive où les problèmes semblent se résoudre plutôt que s’accroître. Je sais que lorsque l’on a dit ça, on n’a rien dit puisque si la tâche était facile et les solutions connues, ça se saurait. Mais une chose est sûr, le discours de culpabilisation, le rappel à l’histoire deviennent chaque jour plus inefficaces, voir même contreproductifs. IL y a urgence de s’en rendre compte avant de vivre en 2017 des soirées électorales beaucoup plus sombres que celle du 25 mai dernier.

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