David Cronenberg a signé au cours de sa longue carrière quelques chef d’œuvres, mais aussi un certains nombre de films tournant un peu au n’importe quoi. Map to the Stars fait partie de l’un ou de l’autre selon les critiques. Malheureusement pour moi, il appartient clairement à la deuxième catégorie. Pourtant j’aurais adoré adorer ce film. Mais au final, je n’ai pas trouvé grand chose auquel m’accrocher pour encenser ce film.
Maps to the Stars reprend une des grandes obsessions du réalisateur canadien : le malaise profond des gens qui ont beaucoup d’argent. Je suis bien d’accord que c’est un sujet comme un autre, mais bâtir une bonne partie de sa carrière là-dessus est quelque peu risqué. On a bien du mal à avoir le moindre sentiment d’empathie pour les personnages. Ce film n’est même pas vraiment une vision au vitriol d’Hollywood, comme certains ont essayé de nous le faire croire, mais juste le destin individuel d’enfants gâtés et pourris en profondeur.
David Cronenberg a évidemment mis sa patte artistique sur Maps to the Stars. Mais là encore, le résultat rappelle ce qu’il nous a déjà offert à de nombreuses reprises, sans arriver ici à rien nous proposer de nouveau. Qu’il n’ait pas son pareil pour filmer les coins les plus sombres des âmes torturées, à créer une ambiance de malaise, là où il ne devrait y avoir que paillettes et glamour, est une chose. Reste à lui donner un sens. Ici tout cela tourne un peu dans la vide et finit par faire ressembler ce film à un exercice de style un peu vain.
Par contre, je serai injuste si je ne saluais pas la performance extraordinaire de Julianne Moore. Mais peut-on en attendre moins d’une si grande actrice ? Allez, j’arrête de faire mon critique blasé pour apprécier à sa juste mesure cette interprétation magistrale.
LA NOTE : 08/20
Julianne Moore : Havana Segrand