Dans la vie, il n’y a pas de mal à se faire plaisir ! Y compris quand on est un des réalisateurs les plus géniaux du 7ème art. S’offrir un film mineur mais qu’on avait vraiment envie de faire, voilà quelque chose que Clint Eastwood avait bien mérité. C’est ainsi qu’il signe un biopic très classique, intitulé Jersey Boys. Il nous raconte l’histoire des Four Seasons… Et là, je vois un certain nombre d’entre vous s’écrier « qui ? ». Pourtant, vous connaissez beaucoup de leurs chansons, soit les versions originales, soit les multiples reprises dont elles ont fait l’objet. Les découvrir fait partie intégrante du plaisir que nous procure ce film, donc je ne vous en dresserai pas la liste ici.
Jersey Boys traite d’un parcours classique : succès – chute – rédemption. La seule petite originalité repose sur le fait que les quatre membres du groupe ne vont pas suivre ce chemin de manière identique. Cependant, le schéma n’a vraiment rien de surprenant et on ne peut qu’admettre que la plus grande qualité de ce film ne repose pas sur son scénario en tant que tel, surtout qu’il comporte quand même quelques longueurs. Par contre, le talent de Clint Eastwood reste entier et la mise en scène est remarquable. Comme d’habitude, il ponctue la sobriété dont il fait toujours preuve par quelques touches d’originalité et de talent à l’état pur. On sent là la patte d’un grand qui arrive quand même à tirer quelques traits de génie d’un matériel globalement assez commun.
On aime quand même Jersey Boys également aussi pour la musique. Quand bien même le style rétro n’est pas votre tasse de thé, on se laisse forcément emporter par le rythme des chansons. Il est évident que Clint Eastwood adore ce groupe et il arrive à nous faire partager pleinement sa passion. Même si on ne partage pas immédiatement son enthousiasme, on ressent avec les tripes celui du réalisateur et on finit par y céder. Bref, Clint se fait plaisir et nous fait plaisir !
LA NOTE : 12,5
Production : GK Films, Warner Bros., RatPac Entertainment, Dune Entertainment
Michael Lomenda : Nick Massi