Je n’ai pas honte d’avouer que j’apprécie souvent les grosses bonnes comédies américaines premier degré, qui ont souvent la grande qualité de proposer une densité de « gags » qui permettent d’enchaîner les fous rires et d’oublier les moments plus faibles. La seule chose qui me pose toujours un petit problème, c’est le passage quasi obligé par l’humour scatologique, à base de pets ou de diarrhée. Et ça, quelque soit la manière dont cela est amené, cela ne me fait jamais rire ! Ainsi, j’aurais pu faire preuve d’une certaine indulgence envers les défauts de Albert à l’Ouest. Mais trop de pipi caca tue le pipi caca.
Pourtant, on retrouve dans Albert à l’Ouest, ce qui nous avait fait aimer Ted, le précédent film de Seth McFarlane. Ce dernier arrive une nouvelle fois à faire exploser tous les clichés du cinéma hollywoodien (ici les westerns, mais pas que) en les poussant à l’extrême pour les ridiculiser. Le tout est fait sans aucune retenue, en appuyant avec une outrance assumée là où ça fait mal. Cela marche souvent et ce serait mentir si je niais le fait que ce film a provoqué chez moi des éclats de rire nombreux et intenses. Mais ils sont restés comme des éclairs au sein d’un film globalement raté.
Car si certains gags fonctionnent, Albert à l’Ouest comporte surtout beaucoup de débuts de bonnes idées très mal exploitées. Le côté scato trop prononcé montre bien que Seth McFarlane n’a pas compris que savoir s’affranchir des limites du bon goût pour faire rire demande paradoxalement souvent une vrai sens de la subtilité. Or rien ne marche vraiment dans ce film, que ce soit l’intrigue ou les personnages, qui ne font qu’étirer cette comédie de près de deux heures, sans lui donner le moindre intérêt. Là encore, la comparaison avec Ted enfonce totalement cette tentative ratée de renouveler ce beau succès. Bref, il n’y a pas qu’Albert qui soit à l’Ouest…
LA NOTE : 7/20