Dans la série des adaptations cinématographiques relativement improbables, voici Brèves de Comptoir. Il est vrai qu’il était difficile d’imaginer comment transformer ces centaines de petites phrases issues de la grande sagesse des alcooliques en un long métrage. C’est pourtant le pari tenté par Jean-Michel Ribes. Un pari qu’il a sûrement réussi aussi bien que possible. Cependant, l’exercice était sans doute trop difficile pour que le résultat soit totalement satisfaisant.
Le principe de la brève est d’être courte. Certes, en les empilant, on arrive à tenir 1h40, mais au prix d’une certaine lassitude, pour ne pas dire un certain écœurement. Pendant une bonne heure, on apprécie pleinement Brèves de Comptoir. Certaines phrases sont quand même particulièrement savoureuses de génie fulgurant ou de bêtise profonde. J’ai un petit faible pour « Je ne suis pas raciste. C’est à cause des gars comme moi qu’on va finir par se faire niquer par les arabes ». Mais voilà, le principe a ses limites et on finit quand même par se lasser. Jean-Michel Ribes tente bien d’apporter un peu d’originalité et de renouveau par sa mise-en-scène mais ses tentatives sont de moins en moins convaincantes au fur et à mesure.
Reste une très belle brochette d’acteurs et d’actrices qui doivent donner vie à leurs répliques pour en sublimer le caractère comique ou affligeant. Certains y arrivent à merveille (Didier Bénureau, Grégory Gadebois, Régis Laspalles…), d’autres en font beaucoup trop (Bruno Solo, François Morel…), mais ils y mettent tous beaucoup d’énergie et de talent. Mais ils restent forcément enfermés dans les limites de l’exercice, faisant de Brèves de Comptoir un film à la fois très réussi, mais terriblement lassant sur la fin.
LA NOTE : 11/20