Après le biopic américain et musical avec Get On up, voici le biopic français et vestimentaire avec Saint-Laurent. Un biopic qui a quand même la particularité d’être le second sur le même personnage en moins d’un an. Après le double remake de la Guerre des Boutons, voici une nouvelle coïncidence cinématographique hexagonale quelque peu curieuse. Logiquement, je devrais m’adonner au petit jeu des comparaisons. Mais comme je n’ai pas vu le film de Jalil Lespert, je vais me contenter de vous parler de celui de Bertrand Bonello, sobrement intitulé Saint Laurent.
En fait, je pourrais résumer ma critique en une seule sentence. Je me suis fais chier… Que voulez-vous, j’aurais aimé être comme tous mes « collègues » critiques et trouver ce film génial, mais je ne peux qu’admettre que j’ai surtout trouvé ces 2h30 absolument interminables. Je ne suis jamais rentré dans cette œuvre à la forme quelque peu inattendue, mais qui manque beaucoup trop de fond. Au final, Saint Laurent ne raconte rien, il essaye juste de nous montrer visuellement les turpitudes d’un homme et son génie. La démarche n’a rien de condamnable en elle-même, si ce n’est qu’elle est terriblement mal maîtrisée par Bertrand Bonello.
Saint Laurent alterne des séquences interminables et souvent répétitives, avec des scènes étonnamment courtes. Le spectateur est livré à lui-même pour essayer de comprendre les raisons profondes de tout ce à quoi il assiste. Mais le film se veut une expérience avant tout sensuelle, non une biographie explicative. Sauf que personnellement, je n’ai rien ressenti face à cette univers quelque peu psychédélique et décadent que Bonello met en scène avec une infinie lourdeur et une insistance suspecte. Les génie de Yves Saint Laurent reposait notamment sur une capacité à s’affranchir des conventions. Les allers et retours entre les époques et la confusion qui en découle cherchait sûrement à suivre le même chemin. Mais n’est pas un génie qui veut. Enfin, avouons quand même que Gaspard Ulliel est quand même assez génial dans ce film. Tout n’est donc pas perdu…
LA NOTE : 8/20