L’adaptation de faits divers ou d’affaires criminelles réelles est devenue une idée récurrente chez les réalisateurs français. Et visiblement, pour cela, il pense immédiatement à Guillaume Canet pour incarner le psychopathe de service. Après sa prestation dans L’Homme Qu’on Aimait Trop (dont le scénariste n’était autre que… Cédric Anger), le voici à l’affiche de La Prochaine Fois Je Viserai le Coeur, un film de… Cédric Anger. Un film portrait plutôt qu’un film policier.
La Prochaine Fois Je Viserai le Coeur nous confronte à ce que l’on nommera de manière simpliste la folie. Non tant sur ses racines, mais dans la manière dont elle se manifeste, peut consumer un homme et le pousser à commettre les pires atrocités, poussé par des pulsions incontrôlables. Le film aurait donc pu facilement être vain, un peu voyeur et dénué de profondeur. Il n’en est rien. Cédric Anger évite les pièges dans lequel il aurait pu tomber et livre un propos convaincant, une plongée fascinante dans les méandres de l’âme humaine. Il n’y a pas de morale finale à cette histoire, mais on en ressort quand même quelque peu secoué.
La réussite tient aussi à la réalisation tout en sensibilité de Cédric Anger. La Prochaine Fois Je Viserai le Coeur n’est pas dénué de qualités esthétiques, mais elles restent toujours au service du propos et des personnages. La caméra est là pour nous faire partager des sentiments, aussi incompréhensibles soient-ils, non pour donner un caractère spectaculaire. Tout cela contribue à ce que le film soit parcouru tout du long par une réelle intensité narrative, bien que l’on se doute bien comment tout cela va finir. Une belle réussite cinématographique donc.
LA NOTE : 13/20