On considère souvent que Benjamin Gates est l’Indiana Jones du pauvre, ou encore que le Trou Noir est le Star Wars du pauvre. Et bien désormais, grâce à la French, nous avons le Heat du pauvre. Pourtant, le duo Jean Dujardin – Gille Lellouche a de la gueule, mais certainement pas autant que l’inoubliable confrontation entre Al Pacino et Robert de Niro. Mais si ce film est vraiment raté, c’est avant tout à cause d’un scénario particulièrement mal écrit et mal équilibré.
J’aurais pu émettre la même critique sur ce film que celle que j’ai formulée pour Secret d’Etat, c’est à dire la transformation du personnage « historique » en héros sans grande ambiguïté. Mais franchement, c’est le dernier des soucis comparés aux autres faiblesses de la French. Pour résumer, le film est atrocement long, hyper répétitif. On passe plusieurs heures à contempler Jean Dujardin tourner en rond sans arriver à avancer. Il perd son temps et nous aussi. Les à côtés du scénario, notamment la relation du Juge Michel avec sa femme, sont traités de la même façon : on s’éloigne du point de départ, non pour avancer, mais pour y retourner aussi sec. Et comme en plus, on sait très bien comment tout cela va finir, l’histoire finit de perdre le reste d’intérêt qu’il pouvait présenter.
La comparaison avec Heat n’est pas qu’un trait d’ironie. On se demande vraiment si Cédric Jimenez a volontairement voulu rendre hommage au chef d’œuvre de Michael Mann avec la French. La scène, largement dévoilée dans la bande-annonce, où le juge fait directement face aux voyou est une référence peut-être involontaire, mais flagrante. Le problème, c’est qu’en plus du scénario faiblard, les acteurs ne sont pas au top de leur forme. Gille Lellouche a ses limites, ce n’est pas nouveau. Quant à Jean Dujardin, il nous propose un jeu entièrement à base de froncements de sourcils. Certes, il fronce les sourcils comme personne, mais ça reste un peu léger quand même.
LA NOTE : 08/20