Se baser sur un fait divers pour signer un scénario est devenu une habitude de plus en plus répandue dans le cinéma hexagonal. J’avoue avoir rarement été convaincu par le résultat. Peut-être que pour signer un vrai bon film, il fallait un fait divers hors du commun. L’affaire Guy Georges n’est pas qu’une simple affaire parmi d’autre. Si elle a fait la une des journaux c’est qu’elle a fait rentrer dans notre réalité nationale la figure du serial killer sadique, que l’on croyait réservé aux polars américains. Mais l’Affaire SK1 n’a rien d’un polar américain.
Si on doit jouer au jeu des comparaisons, c’est plutôt à la série Engrenages que l’Affaire SK1 fait penser. En effet, plus qu’une simple enquête, avec son lot d’indices et de fausses pistes, le film nous fait découvrir les conditions de travail des policiers, les rivalités entre services, l’impact sur leur vie personnelle. Mais le propos ne s’arrête pas là. Il brosse un portrait similaire des avocats de la défense, nous parle aussi un peu du tueur et de ses victimes. Bref, l’affaire est traitée sur tous ses aspects, vue par tous les points de vue.
Cela donne à l’Affaire SK1 une vraie richesse. Mais à l’inverse, à vouloir parler de tout, le film ne va jamais tout à fait au bout des sujets. La multiplicité des thématiques nous empêche de jamais prendre un moment de recul sur l’une d’entre elle pour vraiment l’appréhender dans toute sa complexité. Seul le personnage interprété par Raphaël Personnaz est vraiment fouillé, alors que Nathalie Baye n’a pas le temps d’exploiter totalement le potentiel du sien. Cependant, le film est à la fois solide, intéressant, sans temps mort et jamais ennuyeux. Bref, c’est ce qu’on appelle un bon film.
LA NOTE : 13,5/20