L’intelligence artificielle, voici un sujet qui n’a pas fini d’inspirer les auteurs de science-fiction. Voir Neil Blomkamp s’emparer du sujet n’a rien d’étonnant. Après avoir livré un film sur les extra-terrestres qui changeait des films sur les extra-terrestres (l’excellent District 9), il arrive avec Chappie à proposer une nouvelle fois une vision originale et surprenante d’un sujet que l’on pensait proche de l’épuisement le plus total. Même si, ce coup-ci, le scénario est tout de même marqué par beaucoup de maladresses.
Neil Blomkamp a le grand mérite d’assumer pleinement ses idées et de les exploiter à fond. Cela donne une sorte de crédibilité à ce qui est pourtant au fond totalement improbable. Mais à l’inverse, quand l’idée de base est un peu bancale, cela peut tourner à quelque chose d’extrêmement maladroit, pour ne pas dire un peu ridicule. C’est le cas à plusieurs reprises avec Chappie dont des éléments de l’univers prêtent un peu à sourire. Le déroulement de l’intrigue présente de sérieuses failles, mais l’histoire avance avec assez de détermination pour que l’on suive son chemin sans finalement y prêter trop d’attention.
Après les succès de District 9, Neil Blomkamp peut désormais se payer un casting nettement plus ronflant. Dommage que les personnages interprétés par Hugh Jackman et Sigourney Weaver soient loin d’être les plus intéressants. Dev Patel met beaucoup d’énergie dans son rôle, mais son jeu reste limité. Mais la vraie star de Chappie reste l’acteur qu’on ne voit jamais mais qui a donné vie au robot, à savoir Sharlto Copley. Il est à ce film ce que Adam Serkis en Gollum était au Seigneur des Anneaux. Il donne un petit supplément d’âme à ce film un peu bancal mais qui la mérite de proposer de vrais partis pris scénaristiques qui nous sortent de l’ordinaire et du convenu. Pour cela, bravo !
LA NOTE : 13/20