Le Labyrinthe du Silence aurait pu se heurter aux mêmes limites et aux mêmes critiques que celles qu’a pu connaître un film comme la Rafle en son temps. En effet, l’histoire est romancée, personnalisée, dramatisée au tour de destins individuels quand la problématique concerne tout un peuple. Certes, on a envie d’être exigeant concernant le fond d’un film comme celui-là. Cependant, il ne faut jamais perdre de vue qu’il ne s’agit que d’une fiction, pas d’un documentaire. Pour le passionné d’histoire que je suis, il a soulevé au moins autant de questions qu’il n’a apporté de réponses. Mais n’est-ce pas là la preuve que le film fonctionne ?
D’un point de vue purement cinématographique, le Labyrinthe du Silence est simplement un bon film. Les éléments du récit se dévoilent progressivement avec un vrai sens de la narration qui maintient une tension constante. La réalisation est sobre, mais totalement au service de l’histoire. L’interprétation est impeccable, avec un très beau duo formé par Alexander Fehling et Friedierike Becht. Bref, on s’intéresse à l’histoire et donc au sujet qu’il traite. En ayant pleinement conscience de ses limites en tant que fiction, le film pousse à creuser le sujet, à en savoir plus, à avoir un point de vue d’historien qu’une production cinématographique ne peut de toute façon pas apporter. Il est sans doute dommage qu’une partie du public s’arrête à cette vision fictionnelle. Mais il serait injuste de condamner le film pour cela et surtout d’oublier que ce qu’il apporte vaut déjà inifiment mieux qu’une désespérante ignorance.
LA NOTE : 14/20