Catherine Deneuve dit peut-être parfois des conneries sur Dunkerque, mais quand même, quelle actrice ! J’aurais pu limiter ma critique de la Tête Haute à cette simple phrase, mais cela aurait été un crime vis-à-vis de la richesse de ce film. Si Emmanuelle Bercot a reçu une formidable récompense avec son prix d’interprétation féminine au dernier Festival de Cannes, il serait dommage d’oublier son éclatant talent de réalisatrice qu’elle démontre ici et qui avait valu à ce film de faire l’ouverture de ce même Festival de Cannes.
La Tête Haute rappelle forcément Mommy, avec cet adolescent incontrôlable et sujet à la violence et cette mère dépassée par les évènements. Mais les deux films ne parlent pas tout à fait de la même chose. Le film d’Emmanuelle Bercot reste avant tout un film social. Les personnages occupent tout de même une place centrale, mais le contexte dans lequel ils évoluent constitue plus qu’un décor. Il y a une réflexion sur le système de prise en charge et plus largement sur la manière dont toute la société fait face à ce genre de cas. Il n’y a ni gentils, ni méchants, seulement des êtres humains qui interagissent avec leurs motivations propres, que le film expose sans jugement. Le tout est traité avec beaucoup d’intelligence, de sensibilité et surtout à partir d’une narration qui entraîne définitivement le spectateur.
J’ai déjà cité la prestation tout simplement parfaite de Catherine Deneuve, pas besoin d’y revenir. Mais c’est vraiment tout le casting qui est à saluer, tout comme le travail de direction d’acteurs. Je trouve même Benoît Magimel très bon et convaincant, c’est dire ! Sara Forestier est elle aussi impressionnante, avec une vraie transformation physique. Mais c’est surtout la justesse du jeu des acteurs adolescents qui montre la qualité du travail accompli. Le jeune Rod Paradot est la vraie star de ce film et on peut déjà lui promettre un César du Meilleur Espoir Masculin. Quant au César du Meilleur Film, on en a connu des pires !
LA NOTE : 14/20