DES MIRACLES QUI VIENNENT DE LOIN

relaisnatationJe philosophe (oui bon, c’est peut-être un bien grand mot) souvent ici sur la culture du « perdant magnifique » qui constitue la marque de fabrique du sport français. C’est sans doute un peu facile et très certainement injuste car elle a largement disparu depuis les années 90. Si nos tennismen nous rappellent qu’elle n’est pas totalement morte, certains sports ont fait le deuil du culte de Poulidor depuis longtemps. Deux sports en particulier, dont on n’attendait pourtant pas grand chose pendant de longues décennies.

A l’aube des années 90, qui aurait pu imaginer un jour voir s’exercer sur un terme relativement long une écrasante domination de la part de l’Equipe de France de handball et du 4*100m nage libre français ? Personne, parce que déjà les voyants n’existent pas, ensuite parce que rien ne pouvait laisser penser qu’un tel double miracle pourrait s’accomplir. Ces deux sports ont bâti leur succès à partir de rien et forgé une culture de la victoire qui n’a pas pu être léguée par leurs aînés.

Bien sûr le chemin fut long et tout ne s’est pas fait en un jour… Oui, oui, j’aime les phrases toutes faites. On peut d’ailleurs remarquer que dans les deux cas qui nous intéressent, les défaites et les déceptions ont nourri cette soif insatiable de victoires. Si les Barjots furent bien les premiers à être champions du monde, leur folie douce leur a sans doute coûté quelques médailles supplémentaires, notamment aux Jeux Olympiques. Ils ont montré la voie, mais c’est l’équipe actuelle qui a su tirer le maximum d’un potentiel pas forcément supérieur.

La 2ème place du relais 4*100m en finale des Jeux Olympiques de Pékin a constitué un des moments d’émotion les plus forts que je n’ai jamais ressentis devant du sport. Passer de l’enthousiasme, de la certitude de la victoire à une incompréhensible déception en quelques secondes, au milieu de la nuit, reste un souvenir à jamais gravé dans ma mémoire. Plus d’ailleurs que n’importe quelle des victoires qui ont suivies. Mais cette défaite (et quelques unes qui ont suivi avant le triomphe des Jeux de Londres) a été fondatrice et sans elle, qui sait, tout cela n’aurait été qu’un feu de paille.

Bien sûr, la défaite finira bien par être à nouveau au rendez-vous. Mais l’avenir s’annonce encore radieux pour un moment encore. Le titre de champion du monde junior acquis hier par l’Equipe de France montre à quel point le handball et sa culture de la victoire sont désormais ancrés culturellement dans notre pays. Pour la natation, les Etats-Unis et l’Australie ne laisseront pas indéfiniment la première place du podium à une nation où la natation est de plus en plus à la mode, mais où le réservoir de talents est plus limité. En attendant, dans un an auront lieux les Jeux Olympiques de Rio. Espérons que la défaite attendra encore un peu…

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