Après les biopics sur des chanteurs (je crois qu’à ce niveau là, on a fait le tour), des acteurs ou des Présidents des Etats-Unis, la nouvelle mode est au génie binoclard quelque peu asocial. Certes, Un Homme d’Exception avait valu un Oscar à Ron Howard en 2002 (on se demande encore pourquoi d’ailleurs), mais c’est surtout en 2015 que le genre a pris son envol. Après Alan Turing et Stephen Hawking, voici donc le Prodige, l’histoire de Bobby Fischer, peut-être le plus grand joueur d’échecs de tous les temps, mais très certainement le plus profondément zinzin (pour rester poli).
Le Prodige est très certainement contestable dans son exactitude historique. Mais si on se rappelle que ce n’est qu’un film, on appréciera la mise en scène de ce personnage dont Edward Zwick décide de faire un héros malgré tout. Il y a un parti pris scénaristique fort, très hollywoodien certes, mais assez bien mené pour faire un film sur un joueur d’échecs un film à vrai suspense, au moins autant que beaucoup de polars ou autres films d’action. Certes, on reste loin de la qualité de Blood Diamond, mais le réalisateur signe là son meilleur depuis lors… Bon faut dire, ce n’est pas très difficile non plus.
Tobey Maguire a la bonne idée de ne pas avoir cherché la ressemblance physique à tout prix. Il reste lui-même (physiquement parlant) mais livre un joli numéro d’acteur, démontrant qu’il a été certainement jusqu’alors dans sa carrière assez sous-exploité. Ce n’est pas non plus un rôle à Oscar, mais une performance assez convaincante et solide pour rendre crédible le Prodige. Comme quoi avec un peu de talent, on arrive à faire de bons films avec à peu près n’importe quel sujet.
LA NOTE : 13/20