On dit souvent que les films sont moins bons que les livres sont ils sont tirés. Je trouve personnellement que ce genre de jugement définitif revient à comparer deux choses trop différentes pour avoir réellement un sens. Cependant, il est clair que de très bons romans ont donné naissance à des films assez médiocres. C’est clairement le cas de Les Rivières Pourpres de Jean-Christophe Grangé. Le long métrage, signé par Matthieu Kassovitz, n’était vraiment pas à la hauteur de ce excellent polar.
Ayant vu le film à sa sortie (ce qui remonte quand même à un petit bail), je connaissais déjà la chute finale mais cela ne m’a en rien gâché le plaisir. En effet, l’intrigue de Les Rivières Pourpres est assez complexe pour qu’on effeuille le mystère aussi lentement que dans les meilleurs strip-teases. Le lecteur a donc le droit à son lot de surprises et de rebondissements. Rien n’est cousu de fil blanc, même si le récit est assez bien construit pour que tout s’enchaîne avec une implacable logique a posteriori. C’est au final assez classique, mais construit avec assez de talent pour sortir du lot.
La plume de Jean-Christophe Grangé est solide et efficace, à défaut d’être totalement brillante. Il arrive à créer une véritable ambiance de mystère, même quand l’intrigue semble encore éparpillée entre des événements n’ayant à première vue aucun lien entre eux. On sent toujours qu’il va se passer quelque chose à la page suivante et cela pousse le lecteur à dévorer cet excellent polar. Les deux personnages sont aussi particulièrement réussis. Encore une fois, on retrouve des archétypes de flics que l’on retrouve souvent dans ce genre de roman, mais ils sont mis en scène avec ce supplément de dextérité qui fait la différence.