Le problème depuis Festen, c’est que les films sur les secrets de famille paraissent désormais toujours un peu fades. Il est pourtant encore possible de partir de cette base pour proposer une œuvre convaincante. La preuve avec Boomerang, le nouveau film de François Favrat, un réalisateur qui s’affirme un peu plus à chaque nouveau long métrage. Certes, on atteint pas les sommets du chef d’oeuvre de Thomas Vinterberg, mais on tient ici un des films français les plus solides de l’année.
Solide déjà parce que Boomerang bénéficie d’un scénario remarquablement bien écrit. Pourtant, la trame est relativement linéaire et classique. Le soupçon initial, le mystère qui semble plus souvent s’épaissir que se dissiper, les indices qui se lient peu à peu, avant que tout s’assemble enfin au moment de connaître enfin la vérité. La mécanique est connue, mais elle est ici formidablement bien huilée. Rien n’est cousu de fil blanc, l’intrigue progresse à un rythme subtilement équilibré pour permettre à la fois une tension constante liée à la frustration de ne pas savoir et des éléments qui se succèdent assez vite pour que jamais l’histoire ne patine.
Solide aussi parce que le casting l’est aussi. Le duo Laurent Laffite et Mélanie Laurent fait partie de ce qui se fait de mieux dans le cinéma français actuel. On ne peut pas dire que leur rôle dans Boomerang les pousse dans leurs derniers retranchements. Mais ce n’est pas parce que le rôle est « facile » (enfin tout est relatif) qu’il ne permet pas d’apprécier pleinement le talent quand il est bien au rendez-vous. Un mot aussi sur la jolie prestation d’Audrey Dana
LA NOTE : 13,5/20