Ah l’Amérique Latine ! Sa cuisine, sa musique, son folklore ! Et bien sûr ces trafiquants de drogue sanguinaires et violents. Sans eux, le cinéma actuel perdrait une grande source d’inspiration, puisque les films où ils occupent une place centrale peuplent nos écrans de manière régulière. Peut-être trop ? C’est ce qu’on peut se demander en voyant Sicario, un film solide et sombre, mais qui n’apporte vraiment rien de nouveau sur le sujet.
Si Sicario sort un tout petit peu du lot, c’est avant tout par son casting prestigieux. Benicio Del Toro, Josh Brolin et Emily Blunt forment un trio de comédiens de très haut niveau, apportant chacun leur forte personnalité. Leurs personnages leur permettent de s’en donner à cœur joie et de donner la pleine mesure de leur talent. Ils ne sont pas loin d’en faire un peu trop, mais savent ce petit rien de retenu qui distingue le numéro d’acteur du cabotinage éhonté. Rien que pour ça, le film peut mériter le coup d’œil.
Le reste n’est pas dénué de qualité, mais totalement d’originalité. On a droit à un polar sombre, parfois violent, où l’ambiguïté des personnages créent une tension constante car chacun sait qu’il ne peut faire totalement confiance aux autres. C’est bien construit, offre quelques rebondissements qui vont bien, mais rien qu’on ait jamais vu. La réalisation colle assez bien à l’ambiance et a au moins le mérite de chercher à mettre avant tout en avant les acteurs. Rien à reprocher à ce film donc, mais sans pour autant avoir de réelles raisons de s’enthousiasmer.
LA NOTE : 12,5/20