La famille reste une source inépuisable d’idées de scénario, en particulier pour un cinéma français particulièrement friand des histoires de ce type. Belles Familles nous en apporte une nouvelle preuve. A défaut de renouveler le 7ème art, ce genre de film nous fait généralement apprécier notre propre famille en nous faisant dire qu’on peut facilement trouver pire ou plus tordu ailleurs. C’est au moins une façon de se consoler quand le résultat est cinématographiquement moyen.
Belles Familles a bien des qualités à faire valoir. Un scénario bien construit, avec des rebondissements. Un casting de très haut niveau, offrant des rôles sur mesure à des pointures du cinéma français. Une réalisation signée Jean-Paul Rappeneau sobre, mais qui met ainsi en valeur le travail des comédiens. Une galerie de personnages savoureuse, à défaut d’être inoubliable. Tout semble donc réuni pour un très bon moment de cinéma. Simplement, un film n’est jamais tout à fait égal à la somme de ses parties.
Belles Familles est loin d’être un mauvais film. Mais il peut décevoir à plusieurs points de vue. Déjà parce qu’on peut s’étonner qu’un monstre du cinéma français ait attendu 12 ans pour revenir à l’écran avec un film aussi anodin. Jean-Paul Rappeneau est particulièrement peu profilique, on attend donc beaucoup plus de chacune de ses œuvres. De plus, il échoue à donner ce supplément d’âme, d’épaisseur à son scénario et à ses personnages pour donner au spectateur de vraies raisons de s’enthousiasmer. Au final, il nous livre un énième film familial, entre comédie des mœurs et vaudeville, qui se laisse regarder, mais s’oubliera vite.
LA NOTE : 11,5/20