REGRESSION : Efficacité inefficace

regressionafficheBeaucoup d’enfants acteurs ne survivent pas au passage à l’âge adulte. Surtout s’ils ont interprété un rôle pendant trop longtemps pour qu’il ne marque pas à jamais leur vie, ce qui même pour un comédien plus âgé promet des lendemains difficiles. Je doute fort que l’on verra encore longtemps Daniel Radcliffe, alias Harry Potter, sur nos écrans. Pas assez de charisme, ni de talent. Par contre, parmi ses partenaires de casting, une semble avoir tiré son épingle du jeu et s’affirme un peu à chaque nouveau film. Emma Watson pourrait bien connaître de son côté une longue et belle carrière et ne pas rester ad vitam æternam celle qui a joué Hermione Granger. Une nouvelle preuve avec Regression. Un film moyen mais où elle surnage quelque peu.

Regression est un excellent exemple de la capacité du cinéma américain à produire des films à partir de son histoire judiciaire. La France s’y met doucement, comme par exemple l’Affaire SK1 sur Guy George, mais cela reste une spécialité d’Outre-Atlantique. Nous plongeons là dans la psychose ayant sévi dans les années 90 autour de supposés rites satanistes, comprenant notamment à des sacrifices d’enfants. Des enquêtes très poussées ont tenté de les mettre à jour à partir de témoignages de rescapés, toujours sans succès. Manque de preuve ou complot pour protéger les coupables ? Voilà la question qui était alors posée.

regressionRegression s’attache à décrire les mécanismes de la psychose, du doute qui s’installe et du biais qu’il engendre dans la perception des choses. C’est ici que réside le vrai sujet du film, bien plus que l’enquête en elle-même et la quête de la vérité. Ce point de vue n’est pas dénué d’intérêt, mais il est traité avec trop de cette froide efficacité qui peut engendrer les meilleurs thrillers, mais qui ici fait de ce film une réflexion lisse et superficielle. De plus, les ficelles de l’intrigue sont grosses et il faut vraiment être myopes pour ne pas voir arriver les rebondissements. Alejandor Amenabar a décidément du mal à trouver des scénarios qui réservent de vraies surprises… même si pour les Autres, ce n’était pas vraiment de sa faute.

Reste tout une même une réalisation assez élégante. Elle arrive à crée une certaine ambiance et de là une certaine tension qui permet au spectateur de rentrer dans le film. Par contre, les acteurs sont eux aussi marqués par cette froide efficacité, qui ne les conduira jamais dans leurs derniers retranchements de comédien. Au milieu de tout cela, Emma Watson apporte une touche en plus, mais quand même pas au point de transcender le résultat final. Regression en constitue donc une petite dans la carrière d’Alejandro Amenabar.

LA NOTE : 11,5

Fiche technique :
Production : First Generation Films, Himenóptero, Mod Producciones, First Generation Films, Telefonica Studios
Distribution : Metropolitan Filmexport
Réalisation : Alejandro Amenábar
Scénario : Alejandro Amenábar
Montage : Carolina Martinez Urbina
Photo : Daniel Aranyo
Décors : Carol Spier
Musique : Roque Banos
Durée : 107 mn

Casting :
Ethan Hawke : Bruce Kenner
Emma Watson : Angela Gray
David Thewlis : Dr Kenneth Raines
David Dencik : John Gray
Aaron Ashmore : Geroge Nesbitt
Devon Bostick : Roy Gray
DaleDickey : Rose Gray
Lothaire Bluteau : Reverend Murray

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