Je n’ai pour l’instant pas une vie qui justifierait que mon fils en fasse un film. Bon, déjà parce que je n’ai pas de fils, mais surtout parce que mon destin n’a rien de particulièrement mémorable. Cela constituerait pourtant un cadeau assez extraordinaire. C’est celui que Kheiron a décidé de faire à son père avec Nous Trois ou Rien. Le cadeau est déjà magnifique. Il est encore plus vu les qualités extraordinaires que ce film possède. Un vrai bijou cinématographique.
De l’Iran à la banlieue parisienne, Nous Trois ou Rien nous livre une vision formidablement réjouissante d’événements géopolitiques tragiques ou de situations sociales difficiles. Le parallèle avec Persepolis est relativement inévitable, confirmant la vitalité intellectuelle du peuple iranien. C’est drôle, tendre, positif, tout en nous présentant des réalités qui auraient pu facilement conduire au misérabilisme ou au à la noirceur. Une preuve éclatante que l’ironie et le second degré sont des armes incroyablement puissantes quand elles sont entre de bonnes mains. Celles de Kheiron ont quelque chose de magique.
On peut imaginer l’émotion de Kheiron au moment d’écrire ce scénario et encore plus le jour où, pour la première fois, il a du interpréter le rôle de son propre père. Ce témoignage d’amour pour un homme certes remarquable ajoute une émotion profonde à ce qui est du coup plus qu’un film, mais un véritable témoignage. Certains épisodes sont sûrement romancés, mais qu’importe. On est emporter par ce film qui transmet une énergie folle à tous ceux qui ont la chance de le voir. Nous Trois ou Rien est un des films les plus intelligents de cette année, aussi bien de part le fond du propos que de la manière originale et drôle dont il nous est rapporté. Un vrai bijou !
LA NOTE : 15,5/20
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