LE GRAND JEU : Faillitte hexagonale

legrandjeuafficheQuand vous n’avez pas le matériel pour faire un long métrage en entier, vous avez deux stratégies qui s’offrent à vous. Soit vous diluez en mettant du vide un peu partout. Soit vous concentrez tout au début et vous finissez comme vous pouvez. C’est visiblement cette deuxième tactique qu’a adoptée Nicolas Pariser pour Le Grand Jeu. Un film qui part plutôt bien, malgré de nombreuses maladresses, avant de s’autodétruire en vol.

Le film d’espionnage n’a jamais été une spécialité française. Le Grand Jeu le confirme. On pourrait le qualifier de film politique, puisqu’il est question de rivalités au sein même de l’Etat, mais les ressors narratifs sont bien ceux du film d’espionnage. Toutes les tentatives hexagonales dans le domaine ces dernières années ont été décevantes. On échappera pas à la règle cette fois-ci, faute d’un scénario proposant assez de contenu. La présentation des personnages est pourtant prometteuse, les premières péripéties laissent espérer une montée en puissance. Mais le film se heurte alors à une scène interminable de dialogue entre deux personnages, signe que le sujet est épuisé. Le scénario ne donnera alors plus rien de très intéressant, avant un dénouement tout sauf palpitant.

legrandjeuLa réalisation est propre, les acteurs plutôt bons. André Dussolier fait du André Dussolier, mais on lui pardonne de cabotiner un peu à son âge. C’est donc vraiment dans l’écriture que Le Grand Jeu pêche. Or pour un film d’espionnage, cela ne pardonne pas. On ne peut pas se reposer uniquement sur des personnages attachants et un vague suspense. Il faut des rebondissements, des surprises, des renversements inattendus. Rien de cela ici. Par contre, on y trouvera un peu d’ennui.

LA NOTE : 9/20

Fiche technique :
Production : Bizibi, Ate France Cinéma, Les films du 10
Distribution : Bac films
Réalisation : Nicolas Pariser
Scénario : Nicolas Pariser
Montage : Léa Masson
Photo : Sébastien Buchmann
Décors : Nicolas De Boiscuillé
Musique : Benoît de Villeneuve, Benjamin Morando
Costumes : Anne-Sophie Gledhill
Durée : 99 min

Casting :
Melvil Poupaud : Pierre Blum
André Dussollier : Joseph
Clémence Poésy : Laura
Sophie Cattani : Caroline
Nicolas Wanczycki : l’homme à l’oreillette
Gavino Dessi : Marco
Antoine Chappey : Copeau
Audrey Bastien : la jeune fille dans la librairie
Thomas Chabrol : le sénateur

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