ENCORE HEUREUX : Folie médiocre

encoreheureuxafficheA travers mes critiques, je reproche souvent au cinéma français une certaine paresse. Une médiocrité face à laquelle subsiste une complaisance critique regrettable. Encore Heureux ne va certainement pas me faire changer d’avis. Le film a certes bien des qualités mais il se contente par beaucoup d’aspects du strict minimum. C’est dommage et il aurait été facile de faire beaucoup mieux pour le même prix. Un peu plus d’ambition et d’exigence et le film aurait pris une autre dimension.

Il est vrai que la présence d’Edouard Baer a la faculté de transformer le plomb en or. Mais son génie a quand même ses limites. Surtout que Benoît Graffin a réussi un exploit substantiel. Il l’a dirigé… En effet, pas de trace de cabotinage ici, jamais de « il en fait un peu beaucoup », mais de la justesse et de la maîtrise. On devrait s’en réjouir… mais du coup, sa performance rentre dans le rang et perd un peu de son incomparable fraîcheur. En fait, Encore Heureux oublie de lâcher les chevaux dans en temps. Les dialogues constituent un autre exemple. Le film aurait gagné à proposer de vraies répliques percutantes. A part une ou deux qui nous arrachent un vrai sourire, cela reste trop réaliste pour être vraiment drôle et par la même demeure assez plat.

encoreheureuxAu final, on ne s’ennuie pas vraiment devant Encore Heureux, on garde un sourire aux lèvres grâce à la folie douce qui parcourt le film. Mais il ne plonge jamais dans une émotion franche. Jamais un réel éclat de rire, jamais réellement touchant. Les personnages sont sympathiques, sans être pour autant terriblement attachants. Ce n’est jamais subversif alors que l’intrigue n’est pas dénuée d’une certaine immoralité. Rien n’est vraiment mauvais, mais rien n’est excellent non plus. Il y avait pourtant les ingrédients pour une recette savoureuse. Mais sans sel, ni piment, un plat ravit rarement les papilles.

LA NOTE : 09/20

Fiche technique :
Réalisation : Benoît Graffin
Scénario : Mika Tard, Déborah Saïag, Benoît Graffin, Nicolas Bedos
Production : Pauline Duhault
Photographie : Antoine Héberlé
Décors : Samantha Gordowski, Julien Tesseraud

Casting :
Sandrine Kiberlain : Marie
Edouard Baer : Sam
Bulle Ogier : Madeleine
Carla Besnaïnon : Alexia
Matthieu Torlotting : Clément
Benjamin Biolay : Le séducteur

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