La vengeance est un moteur puissant du comportement humain. Il peut amener un individu à commettre des actes dont nul ne l’aurait imaginé capable dans d’autres circonstances. Qu’elle soit au centre de beaucoup de scénarios n’a donc rien d’étonnant. Il est également connu qu’il s’agit d’un plat qui se mange froid. Il n’y a donc rien d’étonnant non plus de voir arriver sur nos écrans un film intitulé la Colère d’un Homme Patient… bon ok, ça parle de colère, non de vengeance, mais ceux qui auront vu le film savent qu’ils sont ici synonymes. Mais à force de ne pas être étonnant, ce film manque singulièrement de surprise.
La Colère d’un Homme Patient est un film cependant parfaitement maîtrisé. Dans sa narration d’abord, avec les éléments de l’histoire qui se mettent peu à peu en place, comme un puzzle, où chaque pièce se dévoile habilement une à une. La réalisation est elle-aussi impeccable. Elle sait souligner les ambiances très différents d’une scène à l’autre, tout en gardant une grande unité. Elle sait surtout mettre parfaitement en valeur l’interprétation des acteurs, en particulier Antonio de la Torre qui incarne réellement son personnage avec force et conviction.
Si sur la forme la Colère d’un Homme Patient mérite sans doute son Goya du meilleur film, ce qui est tout de même remarquable pour un premier film, l’histoire qu’il raconte ressemble trop à beaucoup d’autres pour être vraiment bouleversé ou enthousiasmé. Le film traite un sujet classique parmi les classiques depuis les premières tragédies grecques. Il échoue à trouver le petit élément qui amènera un regard nouveau ou surprenant. Du coup, cela donne à ce film un caractère très académique et attendu, qui laisse le spectateur assez froid. Si c’est à cette température que se consomme la vengeance, pour un long métrage, on aurait aimé un peu plus de chaleur.
LA NOTE : 12/20
Fiche technique :
Réalisation : Raúl Arévalo
Scénario : Raúl Arévalo, David Pulido
Direction artistique : Serafín González
Décors : Antón Laguna
Costumes : Cristina Rodriguez, Alberto Valcárcel
Son : Tamara Arévalo3
Photographie : Arnau Valls Colomer
Montage : Ángel Hernández Zoido
Musique : Lucio Godoy, Vanessa Garde2
Production : Beatriz Bodegas (productrice, productrice déléguée), Sergio Díaz (producteur exécutif)
Durée : 92 minutes
Casting :
Antonio de la Torre : José
Luis Callejo : Curro
Ruth Díaz : Ana
Raúl Jiménez : Juanjo
Pilar Gómez : Pili
Berta Hernández : la fiancée de José
Manolo Solo : Triana
Font García : Julio
Alicia Rubio : Carmen