EMILY DICKINSON, A QUIET PASSION : Epaisseur austère

emilydickinsonaquietpassionafficheIl y a des noms connus qui restent de grands inconnus. Surtout quand il s’agit de personnalité étrangère dont on ne mesure pas forcément bien son importance dans sa culture d’origine. Ainsi je connaissais le patronyme d’Emily Dickinson, mais j’aurais bien été incapable de dire quoi que soit de plus à son sujet. Ce n’est plus le cas désormais après avoir été voir Emily Dickison, A Quiet Passion. Un biopic dont l’austérité peut rebuter, mais qui en dit énormément sur son personnage et l’époque à laquelle elle a vécu.

Terence Davies n’est pas Stanley Kubrick. A la fois, personne n’est pas Stanley Kubrick. Mais certains ont quand même essayé de l’être. Ici l’ambition artistique se limite quand même au stricte minimum. La réalisation est assez minimaliste, le film statique et les comédiens laissés quelque peu à leur sort au milieu de l’écran. Certes, le travail sur les costumes et les décors est de premier ordre, mais la forme constitue quand même une grande faiblesse de Emily Dickinson, A Quiet Passion. C’est bien à cause d’elle que l’on frise parfois l’ennui dans ce film de plus de deux heures. Car ce n’est certainement pas à cause d’un manque d’épaisseur du propos.

emilydickinsonaquietpassionEmily Dickinson, A Quiet Passion est d’abord un vrai biopic, pas tout à fait de la naissance à la mort, mais presque. Elle nous fait découvrir la personnalité de cette auteure peu connue de son vivant, mais qui aura pourtant tout donné à son art quand d’autres éléments de son quotidien se sont peu à peu étiolés. Une artiste remarquablement interprétée par Cynthia Nixon, que l’on avait un peu perdu de vue depuis Sex and the City. C’est aussi le portrait d’une société, la société puritaine du Sud des Etats-Unis à l’époque de la guerre de Sécession. En particulier, la place de la femme auquel il était assigné un rôle, dont il était inconvenant de sortir. Le film est au fond le récit d’une rébellion. D’une rébellion ratée qui n’aura peut-être pas conduit celle qui l’a menée au bonheur, mais aura laissé au monde une œuvre poétique magistrale.

LA NOTE : 11/20

Fiche technique :
Production : Hurricane Films, Potemkino, WeatherVane Productions
Distribution : Paname distribution
Réalisation : Terence Davies
Scénario : Terence Davies
Montage : Pia Di Ciaula
Photo : Florian Hoffmeister
Décors : Ilse Willocx
Durée : 125 min

Casting :
Cynthia Nixon : Emily Dickinson
Jennifer Ehle : Vinnie Dickinson
Duncan Duff : Austin Dickinson
Keith Carradine : Edward Dickinson, le père
Jodhi May : Susan Gilbert
Joanna Bacon : la mère
Catherine Bailey : Vryling Buffam
Annette Badland : Tante Elizabeth

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