MEURTRIERS SANS VISAGE (Henning Mankell) : Sous le vernis des meubles Ikea

meurtrierssansvisageLa Suède, l’autre pays du polar. Si on ajoute à cela Ikea et les Krisprolls, on se dit que c’est décidément un pays merveilleux. Et ceux qui, comme moi, ont eu la chance d’y aller vous le confirmeront. Pourtant, tout n’y est pas rose. Parce que les bons sujets de polar sont plutôt rares au pays des Bisounours et des licornes. Meurtriers sans Visage d’Henning Mankell le prouve, avec un fond social assez fort, particulièrement d’actualité… alors que le roman date de 1991. Comme quoi l’histoire bégaye parfois.

Meurtriers sans Visage est heureusement bien meilleur que son titre assez médiocre. Il s’agit d’un polar d’une facture et d’une intrigue extrêmement classiques. C’est mené avec une certaine dextérité, manipulant les fausses pistes, les petits pas vers la vérité, avec le rebondissement final qui conduiront les enquêteurs définitivement vers elle. C’est écrit dans un style plutôt léger et vivant, ce qui permet au lecteur d’avancer avec plaisir et célérité dans le récit. Ce n’est pas le roman du siècle, mais il sort quand même légèrement du lot.

Meurtriers sans Visage a notamment pour toile de fond les problématiques liées à l’immigration. Il montre notamment que la situation suédoise n’était déjà pas à idéaliser au début des années 90 et que le Viking n’est pas toujours tolérant et accueillant. Sans non plus rendre le roman incroyablement passionnant, cette dimension gratte un peu le vernis d’idéalisation qui recouvre parfois ce pays… qui rencontre exactement les mêmes problèmes que les autres, étant bêtement habités par les êtres humains. Et parmi eux Henning Mankell qui nous livre là un très bon polar.

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