TOUT CA POUR CA : 10 ANS DE MILITANTISME AU PS : EPISODE 2 : Première campagne

episode2Si vous vous êtes déjà demandé qu’est ce qui poussent certains responsables politiques à y retourner encore et encore, c’est que vous n’avez jamais participé à une campagne électorale. Parce que si le militantisme politique implique beaucoup de réunions laborieuses et de couleuvres à avaler et si la vie d’élu local est faite de dossiers techniques obscurs et de récriminations constantes d’une population ingrate, la campagne électorale est un moment exaltant, où adrénaline coule à flots, vous rendant vite accro. Bref, une campagne électorale, c’est bandant ! (désolé pour la trivialité du terme mais je n’ai pas trouvé mieux).

Cette première campagne électorale, j’y suis entré sur la pointe des pieds. En effet, adhérent depuis 4 mois au PS, je n’avais aucune idée de comment les choses allaient se passer. De plus, je ne connaissais alors que très peu notre leader, en tant que suppléant au législatives avant l’été, il avait été finalement assez peu présent sur Viroflay, faisant campagne sur toute la circonscription. Sur la pointe des pieds, mais avec l’attention de participer activement et, j’avoue avec l’idée d’être en bonne place sur la liste.

En effet, je dis souvent que je n’ai strictement aucune ambition en politique. C’est en fait relativement faux. Je n’aurais aucun complexe à accepter un poste de Ministre. Par contre, je ne suis pas prêt à faire le nécessaire pour concrétiser cette ambition. Et un des buts de ce récit est bien de montrer ce que tout cela revêt. Donc en septembre 2007 quand mon Secrétaire de Section nous envoie l’appel à candidature pour être tête de liste, j’hésite à postuler. Personne ne me connaît, mais ça pourrait être l’occasion justement. Mais finalement, ma timidité et ma prudence me font dire que ça serait peut-être malvenu.

Cependant, j’obtiendrai au final la troisième place sur la liste, éligible donc, sans même à avoir à demander. 28 ans, ingénieur, j’ai quand même un bon profil. De plus, cette campagne me fait vite réaliser que dans le militantisme politique est un puits sans fond et qu’on vous trouvera toujours des choses à faire. A peine ai-je levé le doigt pour dire que je savais me servir d’un ordinateur que me voilà désigné responsable de la création du site Internet. Bref, je suis présent, volontaire et un minimum efficace, ce qui me vaudra vite une place prépondérante sur la liste. On est à Viroflay, ville très à droite, nous n’avons aucune chance de gagner, ce qui limite le nombre de volontaires.

Rappelons-nous, que je suis dans ma période Bisounours. Je trouve ça absolument formidable. Pourtant notre campagne ne casse pas des briques, mais nous la menons avec enthousiasme. Pour la lancer, nous menons une grande enquête auprès des Viroflaysiens pour connaître leurs attentes. Résultat… un peu moins de 25 réponses… donc un bon nombre de militants PS et même de membres de la liste. Cela ne m’empêche pas d’en faire une restitution qui laisserait penser que nous avons eu des centaine de réponses. Quant à nos supports de campagne, ils arborent notre nouveau logo que j’ai crée… en Wordart ! Même en 2007, ça sentait quand même fort le manque de moyen et la ringardise.

Mais qu’importe au fond, car au final on fera exactement le même score que d’habitude. Un peu moins de 25% qui nous vaut de conserver nos 4 élus. La majorité sortant est réelue au premier tour, mais de peu, ce qui nous fait dire que l’on n’est pas passé si loin de notre objectif principal. Bref, on n’est ni vraiment satisfait, ni vraiment déçu. En fait, cette campagne reste pour moi un excellent souvenir, celle de mon intégration dans ce qui sera mon équipe pendant près de 10 ans. Mais il faut bien admettre qu’elle fut plus enrichissante humainement que politiquement.

En fait, les leçons à tirer proviennent de la troisième liste. Une liste entre centre droit et écologie de bas étage et qui fait de son opposition au projet de tramway qui doit venir desservir Viroflay en souterrain le fer de lance de sa campagne. Lors d’une réunion au cours de la campagne (genre conjuration secrète des oppositions), leur leader historique lâchera « Vous verrez, Lebrun (le Maire sortant) va perdre les élections à cause du tramway ». C’est vrai qu’une association très active s’est montée contre ce projet. Cela leur vaut beaucoup plus de monde à leur réunion publique de campagne. Si on ajoute à ça quelques innovations en termes de support de campagne (distribution d’un CD-Rom dans toutes les boîtes aux lettres), j’avoue que nous avons nous-même un peu paniqué à l’idée qu’ils pourraient nous passer devant.

Résultat, ils auront certes gagné deux points par rapport à d’habitude, que l’on retrouve uniquement sur les trois bureaux de vote situés au-dessus du futur tunnel, mais restent très loin de leur espérance profonde et sincère de victoire. Ils auront été victime d’un phénomène particulièrement important en politique : l’effet loupe, qui vaudra bien un chapitre à lui tout seul. Un effet loupe, qui se heurte toujours au phénomène le plus important, celui qui m’aura le plus marqué pendant ce dix ans de militantisme : le « au fond, tout le monde s’en fout »…

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