MAIGRET ET SON MORT (George Simenon) : Brouillard épais

maigretetsonmortLe plus difficile quand on écrit régulièrement des critiques de romans de Simenon est de ne pas trop se répéter, tant ils partagent des caractéristiques communes. Maigret et Son Mort possède pourtant quelques éléments qui le différencient quelque peu des autres romans mettant en scène le célèbre inspecteur à la pipe. Cependant, les fondamentaux restent les mêmes.

Avec Maigret et Son Mort, George Simenon délaisse le milieu petit bourgeois qu’il affectionne, pour explorer d’autres couches de la société. Cependant, le roman conserve une volonté de décrire de la situation sociale de son époque. Il nous emmène notamment sur la trace des populations immigrées et les quartiers où ils se concentrent. Cela permet au passage de voir que si les problématiques évoluent, certaines dimensions demeurent. On sent néanmoins que l’auteur n’est pas tout à fait aussi à l’aise que d’habitude dans un milieu qu’il connaît sûrement moins personnellement et on a parfois un peu de mal à croire à certains éléments de l’intrigue. Mais cela ne retire rien aux mérites de ce récit.

Maigret et Son Mort présente une intrigue plus complexe que la majorité des autres romans de Simenon. Comme il n’est pas plus long, il est surtout plus dense. Du point de départ à l’arrivée, l’histoire connaîtra des changements assez inattendus de destination et l’arrivée de personnages brutaux et inattendus. Il y a un vrai mystère installé dès le départ, dont il est impossible de deviner tout ce qui se cache derrière. Ces virages à 90° peut parfois perdre quelque peu le lecteur, plus habitué à un récit plus linéaire. Cependant, il n’y a rien de pire que la monotonie, alors il serait bien dommage de s’en plaindre.

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