La carrière d’un comédien débute parfois par un rôle particulièrement marquant qui le propulse au rang de star, mais peut vite devenir une malédiction une fois qu’il a en envie de passer à autre chose. Longtemps, Robert Pattinson a été inexorablement associé à son rôle de vampire dans la saga Twillight. Il n’y avait visiblement pas fait étalage d’un quelconque talent particulier (je n’en ai vu aucun, je ne fais que rapporter des propos) et cette image de star artificielle lui a collé à la peau. Pourtant, il a depuis considérablement enrichi sa filmographie à travers des rôles d’une étonnante diversité. Celui qu’il tient dans Good Time prouve qu’il est définitivement temps de le regarder avec un oeil neuf.
Good Time recycle un nouvelle fois une idée de base passablement usée. Celle du plan qui dans l’esprit d’un brave loser doit se dérouler sans accros et qui tourne vite au désastre. Et à chaque fois que notre anti-héros tente de renverser la vapeur du destin et de la malchance, il s’enfonce encore un peu plus. Mais il faut avouer que cette idée de base donne accès à une champ infini de possibilités. Ce film n’est peut-être pas le meilleur qui y ait été tourné, mais il nous propose tout de même une épopée savoureuse, où le chemin de son principal protagoniste croisera celui d’autres paumés se prenant pour des gangsters d’envergure. Tout cela donne un cocktail d’humour, de violence et de plongée dans la misère d’une Amérique urbaine marginale qui détonne et fonctionne très bien.
Et Robert Pattinson dans tout cela ? Il porte littéralement Good Time sur ses épaules. Il réussit surtout à rendre crédible un personnage qui n’aurait pas supporté d’être mal joué. Il aurait pu si facilement en faire trop qu’on peut vraiment saluer le fait qu’il en fasse juste ce qu’il faut. Il est certainement aidé par la direction artistique des frères Safdie dont la réalisation constitue globalement un point fort de ce long métrage. Ils savent merveilleusement bien jouer avec les lumières de cette ville toujours éclairée et nous offre définitivement un film parfaitement maîtrisé, à défaut d’être totalement inoubliable.
LA NOTE : 13,5/20
Fiche technique :
Production : Ekara pictures, Rhea films, Hercules films
Réalisation : Joshua et Benny Safdie
Scénario : Josh Safdie, Ronald Bronstein
Montage : Benny Safdie, Ronald Bronstein
Photo : Sean Orice Williams
Décors : Audrey Turner
Distribution : Ad vitam
Musique : Point Never Oneothrix
Durée : 100 min
Casting :
Robert Pattinson : Connie Nikas
Jennifer Jason Leigh : Corey
Buddy Duress : Ray
Barkhad Abdi : Dash
Benny Safidue : Nick Nikas
Taliah Webster : Crystal