On imagine facilement qu’un film sur la vie sexuelle sera joyeux et réjouissant. Car qu’il y a-t-il de plus réjouissant et de joyeux que le sexe ? Mais quand on découvre qu’il s’agit de la vie sexuelle des Iraniens, on commence à être saisi d’un léger doute. En effet, Téhéran Tabou n’a rien de joyeux et nous fait découvrir un quotidien oppressant jusqu’à l’absurde. Par contre, si on tient compte de ses nombreuses qualités, alors on peut le considérer comme artistiquement réjouissant. A défaut d’avoir des raisons de se réjouir pour les personnages.
Le choix de passer par un film d’animation pour traiter un sujet si « adulte » pourrait surprendre sans le succès de Valse avec Bachir. Les styles graphiques de ces deux films ne sont d’ailleurs pas si éloignés, ou se caractérisent tout du moins par la même maturité qui colle parfaitement avec la gravité du sujet. Au final, on en oublierait presque ce détail de forme pour se concentrer sur le fond. En effet, on va voir Téhéran Tabou avant tout pour le sujet qu’il traite.
Téhéran Tabou reste avant tout une fiction où l’on suit le destin parallèle de différents personnages. Il y a une réelle volonté de démonstration sur l’infinie hypocrisie qui traverse la société iranienne à propos du sexe. Mais ce n’est pas une démonstration sur tableau noire, mais par l’exemple. Elle n’en est pas moins éclairante et convaincante. On s’attache aux protagonistes tout en découvrant avec effarement ce à quoi ils sont soumis. Cela rend le film réellement passionnant. Un peu attristant aussi.
LA NOTE : 14/20
Fiche technique :
Production : Little Dream Entertainment
Réalisation : Ali Soozandeh
Scénario : Ali Soozandeh
Montage : Andrea Mertens, Frank Geiger
Photo : Martin Gschlacht
Décors : Ali Soozandeh
Distribution : ARP sélection
Son : Janis Grossmann
Musique : Ali N. Askin
Durée : 96 min
Casting :
Negar Nasseri : Donya
Elmira Rafizadeh : Pari
Zahra Amir Ebrahimi : Sara
Arash Marandi : Babak