Il n’est pas rare que les artistes mettent un peu de leur propre histoire dans leurs oeuvres. Ils peuvent même mettre leur propre histoire en scène à travers une autobiographie. Réaliser un documentaire sur son propre passé est moins fréquent. C’est ce que nous propose Eric Caravaca avec Carré 35. Un film qui nous plonge au coeur d’une histoire incroyablement personnelle et intime. Un film bouleversant mais qui ne permet pas d’échapper à un léger malaise.
La question que soulève Carré 35 est la raison qui a poussé Eric Caravaca de faire de cette recherche sur son passé un film visible par le plus grand nombre. J’avoue avoir été parfois gêné par ce partage d’une histoire qu’on ne raconterait normalement qu’à des proches. Cette gène était encore plus forte quand Eric Caravaca commet quelques maladresses, comme une image esthétisée de son père sur son lit de mort ou bien un parallèle avec l’idéologie nazie dont on se demande ce qu’elle vient faire là.
Carré 35 véhicule cependant une émotion hors du commun. On n’en ressort pas indemne, le coeur et l’esprit en vrac. La narration, si elle reprend les étapes de la recherche d’Éric Caravaca, maintient un vrai « suspense » au-delà de l’émotion brute. Impossible donc de rester indifférent face à ce film, témoignage d’une rare intensité. On ne regrette donc pas qu’Eric Caravaca se soit lancé dans cette démarche singulière qui marquera profondément tous ceux qui auront vu ce film.
LA NOTE : 14/20
Fiche technique :
Production : Les films du Poisson, Niko film
Réalisation : Eric Caravaca
Scénario : Eric Carvaca, Arnaud Cathrine
Montage : Simon Jacquet
Photo : Jerzy Palacz
Distribution : Pyramide
Musique : Florent Marchet
Durée : 67 min