LE BRIO : A voix un peu basse

lebrioafficheDans la vie, la fiction rejoint parfois la réalité. C’est par ce lieu commun passablement éculé que je vais débuter ma critique de Le Brio. En effet, ce film a pour élément central un personnage issu des minorités visibles et habitant en banlieue (oh la belle périphrase politiquement correcte) qui s’attaque à un concours d’éloquence. Cette œuvre de fiction vient quelques semaines après la sortie du documentaire A Voix Haute qui nous faisait rencontrer des personnages très ressemblants à l’héroïne de ce film, mais bien réels ceux-là. Et pour une fois, on préférera la réalité à la fiction.

Le Brio n’est pas un mauvais film, loin de là. Certes, la première demi-heure, on a tellement de mal à apprécier les personnages qu’on a surtout du mal à apprécier cette histoire. Puis la magie opère, les vilains petits canards ne se transforment pas en cygnes, mais presque, et on se met à y croire rentrer dans le jeu et avoir le cœur qui bat un peu plus fort quand l’enjeu le devient également. Mais au final, on se dit quand même qu’on n’a pas non plus échappé à une pluie de clichés, même si le film tente parfois naïvement de les démonter.

lebrioSi le talent d’un acteur se mesurait à sa capacité à rendre totalement imbuvable un personnage qu’il incarne, alors Daniel Auteuil serait au panthéon des acteurs français. Bon certes, il en fait depuis longtemps partie, alors ce n’est pas étonnant s’il arrive à ce point à rendre son personnage antipathique quand il le faut… et inversement. Avec beaucoup plus de maladresse mais un certain courage, Camélia Jordana lui tient tête. Elle est la vraie star de Le Brio, qui ne restera pas l’œuvre la plus marquante de la filmographie d’Yvan Attal, qui n’a pas su échapper à tous les pièges que son scénario lui tendait.

LA NOTE : 11/20

Fiche technique :
Réalisation : Yvan Attal
Scénario : Yaël Langmann, Victor Saint Macary, Bryan Marciano et Yvan Attal
Photographie : Rémy Chevrin
Montage : Célia Lafitedupont
Décors : Michèle Abbé-Vannier
Costumes : Carine Sarfati
Musique : Michael Brook
Supervision musicale : My Melody
Producteurs : Dimitri Rassam et Benjamin Elalouf
Durée : 95 minutes

Casting :
Daniel Auteuil : Pierre Mazard
Camélia Jordana : Neïla
Yasin Houicha : Mounir
Nozha Khouadra : la mère
Nicolas Vaude : le Président
Jean-Baptiste Lafarge : Benjamin
Claude Perron : la femme au chien
Yvonne Gradelet : la grabataire

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