Le cinéma permet de s’évader, de visiter des terres inconnues et surprenantes. Elles sont souvent totalement imaginaires, inquiétantes ou féeriques. Mais le 7ème art peut aussi nous permettre de voyager sur notre bonne vieille Terre et découvrir des lieux et des personnes tout ce qu’il y a de plus réels. C’est le cas notamment de Makala, qui nous emmène sur les pas d’un producteur de charbon de bois au Congo. On ne part donc pas dans une galaxie lointaine, très lointaine, mais le dépaysement est garanti.
Makala est un film documentaire. Un documentaire dans le sens où on y retrouve non pas des comédiens interprétant un rôle, mais on assiste à des scènes de vie de personnes vivant simplement leur quotidien. Mais un film puisqu’il nous raconte une histoire avec un début et une fin, sans aucun commentaire extérieur. On se doute bien que certains passages ont peut-être fait l’objet d’un minimum de mise en scène, mais il y a aussi beaucoup d’instants pris sur le vif. De toute façon, le spectateur n’a pas vraiment le temps de se poser la moindre question et est tout de suite happé par le récit.
Makala constitue à la fois un voyage et une rencontre. La rencontre de Kabwita dont la vie est si éloignée de notre propre quotidien. Notre monde offre encore bien des fortunes et des destins divers à ceux qui le peuplent. Il n’y a aucune forme de misérabilisme dans le regard d’Emmanuel Gras, même s’il est difficile d’envier la vie de son sujet. Pas de jugement, mais une vraie découverte humaine. La forme est de plus soignée renforçant de manière remarquable la force du propos. Une tranche de réel donc, mais une vraie tranche de cinéma aussi.
LA NOTE : 14/20
Fiche technique :
Production : Bathysphère
Réalisation : Emmanuel Gras
Scénario : Emmanuel Gras
Montage : Karen Benainous
Photo : Emmanuel Gras
Distribution : Les films du losange
Musique : Gaspard Claus
Durée : 96 min