Lorsque l’on aborde au travers un film un sujet extrêmement sérieux, voire explosif, on peut être tenté d’opter pour une forme sobre, voire austère, gage de sérieux. Il faut être sacrément sûr de soir et posséder un certain courage pour, au contraire adopter un forme originale, voire même provocante. C’est bien le choix audacieux réalisé par Samuel Maoz et son film Foxtrot. Une audace que l’on aimerait saluer en criant au génie. Malheureusement, cette qualité, même si elle inspire un profond respect, ne suffit pas à combler un spectateur.
Foxtrot nous surprend du début à la fin. Ou plutôt, nous surprend régulièrement, mais entre temps nous ennuie quelque peu. Les scènes sont la plupart du temps beaucoup trop longue. Leur côté décalé allume toujours une lumière d’intérêt, mais ensuite, une fois l’effet de surprise estompé, elle se dissipe rapidement. Tout cela fait surtout ressembler ce film à un exercice de style, sans émotion profonde. On en ressort pas bouleversé comme on aurait pu l’être. Cela tient en partie au choix d’un humour mordant et ironique, plutôt qu’une démonstration directe, mais comme on ne rit pas non plus réellement, le spectateur se trouve dans un entre deux qui a bien du mal à faire naître l’enthousiasme.
Foxtrot est à l’origine de vives polémiques dans son pays d’origine. C’est un film qu’il fallait oser faire et Samuel Maoz a osé. On ne peut qu’être admiratif pour cela. Il se révèle au final décevant, non pas parce qu’il l’est dans l’absolu, mais bien parce qu’on aurait vraiment aimé être entraîné par tant de témérité. Mais on reste uniquement spectateur d’un spectacle qui n’a pas su emporter le public avec lui à cause d’une forme au final plus sophistiquée que provocante. On reste donc un peu au milieu du gué, déçu d’être déçu.
LA NOTE:11/20
Fiche technique :
Réalisation : Samuel Maoz
Scénario : Samuel Maoz
Casting :
Lior Ashkenazi : Michael Feldmann
Sarah Adler : Daphna Feldmann