HEREDITE : En famille

herediteafficheVisiblement la tendance est au grand frisson. Mais au grand frisson de qualité. En effet, on retrouve au même moment sur les écrans Sans un Bruit et Hérédité. Deux facettes du cinéma qui fait peur et donne envie parfois de détourner le regard de l’écran pour ne pas voir ce qui va se passer. Deux sujets et deux styles très différents, mais deux belles réussites. Ici, il s’agit d’une histoire de revenant, d’esprit et autre dialogue avec les morts. Des sujets légèrement surexploités au cinéma, mais dont on ne se lasse pas quand ils sont manipulés avec talent. Ari Aster nous offre là un premier film remarqué, surtout qu’il en signe à la fois la réalisation et le scénario.

Hérédité a bien des qualités, mais il est vrai pas celle de réinventer le genre. Par contre, la maîtrise d’Ari Aster parvient tout de même à faire la différence. Il maîtrise en premier lieu à merveille l’art de la narration en faisant monter la tension peu à peu. On entre progressivement dans l’histoire et devinant même lorsque les événements pourraient paraître anodins à première vue qu’il se trame quelque chose de sombre et d’inquiétant. Tout cela nous conduira à un dernier quart d’heure vraiment flippant, avec une jolie suite de rebondissements que l’on a pas forcément vus venir. On peut juste se dire qu’avec un peu plus d’audace, le film aurait pu être encore plus marquant et rivaliser avec les œuvres le plus cultes du genre.

herediteHérédité est marqué par la jolie performance de Toni Colette. Le scénario est largement centré sur son personnage et elle parvient à faire passer ce dernier par à peu près tous les états avec le bonheur et la même force de conviction. Il est aussi marqué par la révélation du jeune Alex Wolff dont le rôle prend de plus en plus d’ampleur au fur et à mesure que le film avance. La réalisation de Ari Aster est globalement sobre, avant tout au service de son histoire, même si le dénouement nous proposera quelques effets spectaculaires. En tout cas, il fait preuve d’une maîtrise globale et d’une vraie maturité artistique, surprenante pour un premier film. A revoir donc.

LA NOTE : 13/20

Fiche technique :
Réalisation et scénario : Ari Aster
Direction artistique : Grace Yun
Décors : Richard T. Olson
Costumes : Olga Mill
Photographie : Pawel Pogorzelski
Montage : Jennifer Lame et Lucian Johnston
Musique : Colin Stetson
Production : Kevin Frakes, Lars Knudsen et Buddy Patrick
Durée : 126 minutes

Casting :
Toni Collette : Annie Graham
Gabriel Byrne : Steve Graham
Alex Wolff : Peter Graham
Milly Shapiro : Charlie Graham
Ann Dowd : Joan

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