JOUEURS : Faux départ

joueursafficheSi je n’ai pas pleinement apprécié Love, Simon pour sa fin dénuée de toute crédibilité, je reste particulièrement mitigé à propos de Joueurs pour des raisons très proches. Mais ici, ce n’est pas le dénouement qui pèche mais le point de départ. Et ce défaut est encore plus problématique car il vous empêche de rentrer dans l’histoire et c’est toujours très difficile de le faire en cours de route. Du coup, difficile d’apprécier tout le reste à sa juste valeur et de donner du crédit à une intrigue dont on la sensation qu’elle n’aurait jamais du se produire, puisqu’elle n’aurait jamais du commencer. Tout ce qui suit manque d’impact du coup et le film vous laisse froid.

Marie Monge aura commis une erreur que l’on qualifiera « de la débutante » puisque Joueurs est son premier film. Elle a voulu plonger le plus rapidement possible au cœur du sujet, ce qui aurait pu effectivement donner du rythme à son long métrage. Cependant, pour traiter un sujet tournant autour de l’amour et de l’addiction, on peut difficilement faire totalement l’impasse sur la manière dont ils naissent. Les bonnes intentions initiales s’apparentent donc au final à une erreur dommageable. On suit le reste de l’intrigue avec un intérêt poli, mais sans réelle émotion, sans trembler pour des personnages auxquels on reste modérément attachés. Surtout que le dénouement ne propose pas vraiment de vraie surprise, ni de conclusion forte.

joueursMarie Monge aura quand même eu l’immense privilège de compter Tahar Rahim au casting de son premier film. Voilà qui n’est pas donné à tout le monde. Malheureusement, cela n’est pas suffisant, on l’a vu, pour nous faire croire à cette histoire. S’il donne de sa personne et de son talent, tout comme sa partenaire Stacy Martin, il ne parvient pas à incarner de manière convaincante des sentiments qui semblent trop sortis de nul part pour y croire vraiment. Leurs performances resteront plus académiques que réellement marquantes. Joueurs n’est pas au final pas un film raté, mais ses quelques défauts sont placés à des moments trop stratégiques pour passer outre. On en ressort en se disant que l’on oubliera vite ce film. Ce que l’on manquera pas de faire.

LA NOTE : 10/20

Fiche technique :
Réalisation : Marie Monge
Scénario : Julien Guetta et Marie Monge, avec la collaboration de Romain Compingt
Photographie : Paul Guihaume
Son : Antoine-Basile Mercier
Décors : Marion Burger
Costumes : Virginie Montel
Musique : Nicolas Becker
Montage : François Quiqueré
Durée : 105 minutes

Casting :
Tahar Rahim : Abel
Stacy Martin : Ella
Bruno Wolkowitch : Ivo
Karim Leklou : Nacim
Marie Denarnaud : Sandra
Jean-Michel Correia : Diako

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