LA PERMISSION : En lutte

lapermissionafficheLe cinéma est un des principaux vecteurs par lequel tous ceux qui veulent faire avancer la liberté en Iran s’expriment. Nos écrans témoignent souvent de cette lutte et nous transmettent le cri de ceux qui vivent des formes parfois particulièrement pernicieuses d’oppression. La Permission reprend le flambeau et le fait avec beaucoup de talent. Un film aux qualités nombreuses, qui brillent autant par la forme que par le fond. Je ne sais pas si aller voir ce film est un acte de résistance. Mais c’est au moins une petite manière d’apporter son soutien à tous celles et ceux qui résistent.

La Permission est porté par un scénario solide, rythmé, riche de vrais rebondissements. On n’est pas du tout dans le cinéma quelque peu contemplatif de Jafar Panahi. On ne s’ennuie donc jamais et on est captivé par cette histoire dont on a envie de savoir où elle finira par nous mener. Le personnage principal, au caractère bien trempé, emporte tout de suite notre affection et on devient vite son premier supporter, terme particulièrement adapté puisqu’il s’agit de la capitaine de l’équipe d’Iran de futsal. Même sans être un passionné de géopolitique du Moyen Orient, on peut prendre beaucoup de plaisir à suivre cette histoire.

lapermissionLa Permission enthousiasmera d’autant plus si on s’intéresse à ce que le film nous dit de la société iranienne. Pas de révélation fracassante, mais une démonstration brillante. Que la société iranienne ne soit pas un modèle d’égalité femme-homme ne constitue pas un scoop, mais on comprend mieux à travers ce film comme elle s’exerce, sous couvert d’état de droit. Avec Baran Kosari, cette lutte prend un visage fort et déterminé. Elle incarne avant tout son personnage, mais bien plus que cela au fond. Cette histoire n’est pas que celle d’un destin individuel. C’est l’histoire de toutes ces femmes qui vivent cette oppression, alors qu’elle ne demande qu’un peu de liberté. Celle de jouer au foot par exemple. Celle d’être elle-même en fait.

LA NOTE : 13/20

Fiche technique :
Réalisation :Soheil Beiraghi
Scénario : Soheil Beiraghi
Musique : Karen Homayoonfar
Production : Soheil Beiraghi, Mehdi Davari
Photographie : Farshad Mohammadi
Montage : Bahram Dehghan, Mohammad Najarian
Assistant réalisateur : Mohammad Reza Keshmiri
Son : Mehdi Saleh kermani

Casting :
Baran Kosari : Afrooz Ardestani
Amir Jadidi : Yaser Shahoseini
Sahar Dowlatshahi : Mehraneh Noori
Leili Rashidi : Pantea Aledavood
Hoda Zeinolabedin : Masi Ata’ee
Abbas Moosavi : Le directeur de la Fédération
Maryam Sarmadi : L’entraîneuse

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