L’ANGE : La gueule de l’emploi

langeafficheTraditionnellement, le mal est associé à la laideur et à l’inverse le bien à la beauté. Il est évident que ceci ne correspond en rien à la réalité, car on sait bien que les plus beaux yeux peuvent cacher les pires horreurs. L’Ange nous le démontre une nouvelle fois. Ce film argentin nous raconte en effet la plongée dans la violence d’un jeune homme au visage angélique (d’où le titre du film). Une histoire somme toute classique, mais dont les qualités témoignent une nouvelle fois de la vitalité du cinéma argentin. Une histoire qui nous renvoie aussi vers la relation très ambiguë que le spectateur peut nouer avec la violence.

L’Ange se situe dans une longue lignée de films qui nous racontent comment un jeune garçon devient un criminel endurci et froid. Un parcours qui s’apparente souvent à une longue montée avec une chute terrible. Montée ou descente vertigineuse dans l’immoralité, question de point de vue. Le spectateur est à la fois horrifié et fasciné. Il est particulièrement ardu de décider ce que l’on ressent pour son personnage principal. Sympathie et attrait ou bien au contraire dégoût et détestation. Un peu de tout ça, simultanément ou bien alternativement. C’est bien cette difficulté à définir ce que l’on ressent qui fait tout l’intérêt du film. Et on peut voir dans ce personnage un symbole de bien des formes de violence face auxquelles on ressent les mêmes sentiments partagés.

langeLe visage de Lorenzo Ferro joue un rôle central dans l’Ange. Mais évidemment, la performance de ce jeune acteur ne peut se résumer simplement à ses traits. C’est aussi parce qu’il incarne son personnage avec une vraie subtilité que le film fonctionne si bien. En effet, il rend vraiment crédible le glissement progressif de son personnage, même quand celui-ci finit par atteindre une sorte de démesure. Se dégage de la réalisation de Luis Ortega un vrai sens de l’esthétisme qui contribue aussi à l’ambiguïté profonde de ce film. On pourra simplement regretter que le propos n’ait pas vraiment cherché à enrichir l’idée de départ. Celle-ci est pleinement et brillamment exploitée, mais ne permet pas au film de prendre une dimension supplémentaire.

LA NOTE : 12,5/20

Fiche technique :
Production : El Deseo, Kramer & Sigman films, Underground Contenidos, Telefe
Réalisation : Luis Ortega
Scénario : Luis Ortega, Rodolfo Palacios, Sergio Olguin
Montage : Guille Gatti
Photo : Julian Apezteguia
Décors : Julia Freid
Distribution : UGC Distribution
Durée : 118 min

Casting :
Lorenzo Ferro : Carlos Robledo Puch, dit Carlitos
Chino Darin : Ramon
Daniel Fanego : José
Mercedes Moran : Ana Maria
Malena Villa : Marisol, Magdalena
Cecilia Roth : Aurora
Luis Gnecco : Hector
Peter Lanzani : Miguel

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