Certains réalisateurs ont acquis une notoriété suffisante pour que l’on parle de leurs films, quand ils sortent sur les écrans, comme le dernier untel. Parmi ceux-là, Pedro Almodovar occupe une place de choix. Ainsi, si j’ai été voir Douleur et Gloire, j’ai été voir par la même occasion le dernier Almodovar. Et cette fois, le réalisateur espagnol se montre totalement à la hauteur de sa réputation en nous offrant un petit chef d’œuvre qui restera comme un des éléments les plus marquants de sa longue filmographie. Ce qu’il y a de réellement fascinant chez lui, c’est de voir à quel point il parvient tout en gardant certaines obsessions à toujours se renouveler.
Je n’étonnerai personne en annonçant que parmi les thèmes abordés par Douleur et Gloire figurent l’homosexualité et surtout le rapport à la mère. Nous sommes donc là bien face à une œuvre qui aurait pu être difficilement signée par quelqu’un d’autre que Pedro Almodovar. Pourtant, il parvient à raconter une histoire profondément différence de toutes celles qu’il nous a livrées jusqu’à présent. Un film portrait d’une force éblouissante, où le spectateur reste porté par le cours des évènements en oubliant le reste de l’univers. Expliquer pourquoi cette histoire est à ce point passionnante s’avère particulièrement difficile. Mais c’est ce qu’il y a de bien avec le génie, c’est que cela ne s’explique pas justement. Et c’est très bien comme cela.
Antonio Banderas et Pedro Almodovar forment un de ces couples acteur-réalisateur qui nous font mieux comprendre la signification du mot synergie. Le réalisateur espagnol offre à son comédien fétiche un de ses plus beaux rôles, d’une subtilité et d’une profondeur rares. Rien de spectaculaire, mais beaucoup d’émotion transmise. Et que dire de la photographie absolument sublime. Douleur et Gloire est un beau film, dans tous les sens du terme, là aussi marqué par une sobriété qui montre que le vrai génie est fait souvent d’un certain sens de la discrétion. Pas besoin d’en faire trop quand on fait les choses parfaitement. En tout cas, après ce petit bijou, on espère encore avoir l’occasion bien des fois d’aller voir le dernier Almodovar.
LA NOTE : 15/20
Fiche technique :
Production : El Deseo
Réalisation : Pedro Almodovar
Scénario : Pedro Almodovar
Montage : Teresa Font
Photo : José Luis Alcaine
Décors : Antxon Gomez
Distribution : Pathé
Musique : Alberto Iglesias
Durée : 112 min
Casting :
Antonio Banderas : Salvador Mallo
Asier Etxeandia : Alberto Crespo
Leonardo Sbaraglia : Federico
Nora Navas : Mercedes
Penelope Cruz : Jacinta, jeune
Julieta Serrano : Jacinto, vieille
Cecilia Roth : Zulema
Asier Flores : Salvador enfant
César Vicente : Albanil