La notion de director’s cut peut être vu comme une réelle justice rendue à une œuvre et à la vision de l’artiste qui se trouve derrière ou bien comme un prétexte pour rentabiliser encore et encore un film à succès. Certaines productions, comme Blade Runner en compte tellement qu’on ne sait plus à quelle version se vouer. On peut s’épargner ce débat philosophique sans fin en considérant simplement que cela permet de revoir sur grand écran certaines œuvres cinématographiques majeures. C’est le cas avec la sortie d’une nouvelle version de Donnie Darko, film culte s’il en est. Je n’ai pas bien saisi quelle différence il existait avec la version que j’avais vue au cinéma à sa sortie, mais quel plaisir de pouvoir revoir un tel film dans les meilleures conditions.
Donnie Darko est un œuvre sombre et mystérieuse, et par la même fascinante. L’histoire laisse une grande place à l’interprétation du spectateur qui pourra la comprendre de différentes façons ou bien choisir de ne rien comprendre du tout. Cette dernière option ne gâche rien au plaisir que l’on ressent en s’immergeant dans cette ambiance très particulière crée par la réalisation splendide de Richard Kelly, dont on a du mal à comprendre que sa carrière soit par ailleurs si famélique. Si le film est facilement rangé au rayon fantastique, il constitue une œuvre en fait assez unique et inclassable. Tout son intérêt réside dans la manière dont elle déstabilise le spectateur. Si vous n’avez jamais imaginé qu’un costume de lapin puisse représenter un symbole puissamment inquiétant, c’est que vous n’avez définitivement pas vu ce film !
Donnie Darko, sorti initialement en 2002 a révélé sur grand écran tout le talent des Gyllenhaal, frère et sœur. C’est surtout la performance de Jake qui aura marqué les esprits, dans ce qui reste à ce jour son plus grand rôle. Un numéro d’acteur hallucinant (au sens premier du terme) parfaitement maîtrisé malgré son très jeune âge à l’époque. Il porte le film sur ses épaules d’une manière étonnante. On retiendra aussi la très belle apparition de la trop rare Drew Barrymore. Tout le casting évolue dans le magnifique écrin que constitue la sublime réalisation de Richard Kelly (oui, je me répète, mais c’est fait exprès !). Rares sont les films qui prennent un peu plus de valeur à chaque fois qu’on les voit. C’est la marque des grandes œuvres dont ce film fait incontestablement partie.
LA NOTE : 16/20
Fiche technique :
Production : Pandora, Sean McKittrick, Nancy Juvonen
Réalisation : Richard Kelly
Scénario : Richard Kelly
Montage : Sam Bauer, Eric Strand
Photo : Steven Poster
Musique : Michael Andrews
Casting :
Jake Gyllenhaal : Donald « Donnie » Darko
Jena Malone : Gretchen Ross
Drew Barrymore : Ms. Karen Pomeroy
Mary McDonnell : Rose Darko, la mère de Donnie
Katharine Ross : Dr. Lilian Thurman
Patrick Swayze : Jim Cunningham
Noah Wyle : Dr Kenneth Monnitoff
Holmes Osborne : Eddie Darko
Maggie Gyllenhaal : Elizabeth Darko
Daveigh Chase : Samantha Darko
James Duval : Frank
Arthur Taxier : Dr Fisher
David St. James : Bob Garland
Jazzie Mahannah : Joanie James
Jolene Purdy : Cherita Chen
Stuart Stone : Ronald Fisher
Gary Lundy : Sean Smith
Ashley Tisdale : Kim
Beth Grant : Kitty Farmer
Seth Rogen : Ricky Danforth