LES HIRONDELLES DE KABOUL : Loin du printemps

leshirondellesdekaboulafficheOn associe facilement le cinéma d’animation avec l’enfance, l’humour et la légèreté. Bon tous ceux qui ont vu le Tombeau des Lucioles ou Valse avec Bachir savent qu’il peut aussi rimer avec gravité et drame. Ceux qui verront les Hirondelles de Kaboul en seront définitivement convaincus. Ce joli moment d’animation, sous la direction de Zabou Breitman, nous emmène au cœur de l’Afghanistan du temps où les Talibans régnaient en maîtres dans la capitale. Autant vous dire que cela ne ressemblait pas vraiment au Club Med, surtout pour les femmes éprises de liberté et d’art, comme l’héroïne de cette histoire. Mais la tyrannie aura brisé bien des destins et ces quelques images animées leur rend un très bel hommage.

Les Hirondelles de Kaboul semble être dans un premier temps un film chorale. Le scénario finira par relier tous les fils de l’histoire pour montrer à quel point l’horreur aura touché l’ensemble des Afghans, quels que soient leur âge ou leur histoire. La narration nous fait découvrir peu à peu qui ils sont. Assez progressivement pour maintenir éveillé la curiosité du spectateur, sans en faire trop pour respecter la gravité du sujet. Dans ce film, se mêlent l’humain et l’inhumain, c’est ce qui fait sa force et sa richesse. On y trouve des bons et des méchants, des victimes et des bourreaux, mais sans manichéisme. Chaque personnage possède sa zone grise, ce qui le rend soit terriblement attachant, soit terriblement effrayant.

leshirondellesdekaboulGraphiquement, les Hirondelles de Kaboul nous plonge dans un univers aux couleurs pastels, les couleurs vives semblant avoir disparu de la vie des personnages. Le trait est dessiné « à la main », très loin des images de synthèse. Le contours des visages n’est jamais net, comme si la vie avait jeté un voile sur eux, même quand ils n’ont pas à porter un voile de tissu. Il y a une réelle synergie entre le dessin et le sujet. Le casting voix est de tout premier ordre. Le jeu est d’autant plus convaincant que les comédiens ont joué le film avant qu’il ne soit mis en images et non l’inverse. Ils ont donc bénéficié d’une totale liberté pour donner vie aux personnages à travers leur voix. Leur performance n’a rien d’un simple doublage. Comme ce film qui n’est pas tout à fait qu’un simple film d’animation.

LA NOTE : 13/20

Fiche technique :
Production : Les Armateurs, Arte
Réalisation : Zabou Breitman, Eléa Gobbé-Mévellec
Scénario : Sebastien Tavel, Patricia Mortagne, Zabou Breitman, livre de Yasmina Khadra
Montage : Françoise Bernard
Distribution : Memento films
Musique : Alexis Rault
Durée : 80 min

Casting :
Simon Abkarian : Atiq
Zita Hanrot : Zunaira
Swann Arlaud : Mohsen
Hiam Abbas : Mussarat

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *