Certains vont dire que je radote quelque peu (normal à mon âge), puisque je me sers régulièrement de cet argument pour introduire des critiques, mais je vais rappeler une nouvelle fois que le cinéma parvient à rendre magnifique certains sports qui pourtant, dans la réalité, me laissent totalement froid, voire m’insupportent. Le cas le plus emblématique reste la boxe, mais il y en a d’autres. La course automobile par exemple, comme le prouve Le Mans 66 qui nous raconte comment Ford est parvenu à mettre fin à la suprématie de Ferrari aux 24h du Mans, compétition dont je me tamponne le coquillard habituellement. Pourtant, ce film m’aurait presque fait vibrer.
L’art de la narration, quand il s’agit d’une histoire vraie, revient à embellir quelque peu les faits tout en permettant au spectateur d’y croire quand même. Du peu que j’en sais, le scénario flirte avec la trahison des faits et parfois un peu avec la crédibilité. C’est parfois un peu trop beau pour être vrai (ça ne l’est d’ailleurs pas toujours) mais on se surprend à vouloir y croire quand même. Parce que tout cela est raconté avec assez d’intelligence pour embarquer le spectateur à bord et démarrer en trombe. Evidemment, Le Mans 66 repose sur beaucoup de faux suspense (personne n’imagine que ça soit une Ferrari qui gagne à la fin), mais réserve quelques vrais rebondissements aussi.
Le Mans 66 bénéficie d’un casting particulièrement rutilant avec deux des plus grandes stars d’Hollywood à l’affiche. Matt Damon et Christian Bale forment un duo qui justifie presque à lui seul d’aller voir le film. Il ne s’agit sûrement pas là de leur plus grand rôle, pas le plus difficile, mais il possède un charisme à l’écran tel qu’on retient avant tout leur performance. Ce film confirme que James Mangold est un des réalisateurs les plus solides d’Hollywood, sachant allier efficacité et le minimum de personnalité pour être considéré comme un véritable cinéaste. On peut simplement peut-être lui reprocher d’avoir donné une longueur légèrement excessive à son récit, mais sans jamais plongé le spectateur dans l’ennui. Ce n’est pas assez passionnant pour donner envie de s’intéresser aux 24h du Mans dans la vie réelle, mais assez pour passer un bon moment même quand on se contrefout du sport automobile.
LA NOTE : 12,5/20
Fiche technique :
Production : Chernin Entertainment, 20th Century Fox
Distribution : 20th Century Fox France
Réalisation : James Mangold
Scénario : Jez Butterworth, John-Henry Butterworth, Jason Keller
Montage : Andrew Buckland, Michael McCusker, Dirk Westervelt
Photo : Phedon Papamichael
Décors : François Audouy
Musique : Marco Beltrami, Buck Sanders
Durée : 152 min
Casting :
Matt Damon : Carroll Shelby
Christian Bale : Ken Miles
Tracy Letts : Henry Ford II
Caitrona Balfe : Mollie Miles
Josh Lucas : Leo Beebe
Jon Bernthal : Lee Iacocca
Remo Girone : Enzo Ferrari
Noah Jupe : Peter Miles